Nickel : turbulences autour d'Eramet

Ferronickel calédonien SLN 25 du groupe Eramet.
Eramet a flambé vendredi en bourse de + 11 %. L'occasion pour Carlo Tassara France, actionnaire minoritaire à la tête de 13% du capital, de réclamer un changement de gouvernance et de stratégie du groupe métallurgique et minier français, leader de la production de nickel en Nouvelle-Calédonie.
L'actionnaire contestataire cite les pertes accumulées en 2013 et en 2014, alors que "les principaux concurrents du secteur affichent des résultats positifs". Il détaille également, dans un communiqué, les reproches qu'il adresse au fonctionnement de chacune des branches. Le nickel ? Il est classé 57ème en matière de coût de revient par le classement Wood Mac Kenzie. Les alliages ? Leur marge est très faible alors que la moyenne du secteur dépasse 10%, selon l'investisseur.
 

Les investissements sont insuffisants...

De surcroît, Carlo Tassara se dit préoccupé par le report "inquiétant" des grands projets d'investissements stratégiques. "Depuis 2012, 1,5 milliard d'euros de trésorerie a été consommé sans retour sur investissement probant", juge-t-il, en citant "un patrimoine minier délaissé" en Nouvelle-Calédonie, un projet "dit d'avenir au point mort" en Indonésie ou des investissements de diversification "discutables" au Sénégal et au Gabon dans le manganèse.
 

Mais la réduction des coûts est positive

Carlo Tassara France "appelle l'ensemble des actionnaires d'Eramet à exiger du groupe une stratégie plus claire, plus cohérente et plus axée sur les trois métiers du Groupe", poursuit le communiqué. Jacques Bacardats, président de Carlo Tassara France a cependant pris acte des annonces du management d'Eramet en faveur de la réduction des coûts et des actions en faveur de la productivité. Il considère cependant qu'ils ne peuvent constituer à eux seuls une stratégie et que des investissements doivent être lancés. Eramet a publié ses résultats annuels 2014 la semaine dernière. La progression du titre se poursuit lundi à Paris.