Engagés sur le chemin de la normalisation, Cuba et les Etats-Unis paraissent bien engagés vers le rétablissement de leurs relations diplomatiques, thème qui sera évoqué entre hauts responsables ce vendredi 27 février à Washington.
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Cependant, de l'avis des deux camps, les différences de vue sur plusieurs dossiers devraient faire l'objet de discussions de longue haleine et de nombreuses concessions avant de déboucher sur un véritable rapprochement entre ennemis historiques.
Côté américain, les revendications concernent l'augmentation du nombre de diplomates accrédités à La Havane, ainsi que leur libre circulation dans le pays. Les diplomates américains et cubains ne peuvent aujourd'hui sortir de l'agglomération des capitales sans autorisation. En 1977, lorsque les deux pays se sont accordés sur la réouverture de sections d'intérêt, chacun a pu accréditer 10 expatriés, avant un assouplissement progressif ces dernières années à La Havane et à Washington.
Mais la principale revendication de La Havane avant la réouverture d'ambassades est l'élimination de Cuba de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Le 17 décembre, le président Barack Obama a indiqué qu'il avait pris les dispositions nécessaires pour faire avancer ce dossier.
Si la réouverture d'ambassades paraît à portée de main, la normalisation complète des relations entre les deux pays promet d'être autrement plus complexe. Pour Cuba, le plus important réside dans la levée du strict embargo économique et financier qui étouffe l'économie de l'île communiste depuis 1962.
Dans un discours prononcé fin janvier, le président cubain Raul Castro a énuméré d'autres conditions qui pourraient constituer autant de points d'achoppement pour le rapprochement. Selon M. Castro, la normalisation ne pourra pas avoir lieu tant que "ne sera pas restitué le territoire occupé illégalement par la base navale de Guantanamo" et qu'"il n'y aura pas une compensation équitable pour notre peuple pour les dégâts humains et économiques subis" à cause de l'embargo, estimées à 100 milliards de dollars par les Cubains. Du point de vue de Washington, même si la fermeture de la prison de Guantanamo est programmée, sa rétrocession à Cuba n'est absolument pas envisageable. Les Américains occupent ce petit territoire sis à l'extrême est de l'île depuis 1902.
Par ailleurs, La Havane réclame la coupure des transmissions de Radio et TV Marti, médias anticastristes diffusées depuis 1983 (radio) et 1990 (TV) vers l'île communiste grâce au financement du gouvernement américain. Enfin de son côté, Washington réclame de Cuba l'accueil de Cubains présentant des antécédents criminels réfugiés aux Etats-Unis en 1980, lors de la vague d'exode de Mariel. Selon les Etats-Unis, La Havane n'a accepté jusqu'à présent de ne recevoir que six d'entre eux parmi 25.000.
Côté américain, les revendications concernent l'augmentation du nombre de diplomates accrédités à La Havane, ainsi que leur libre circulation dans le pays. Les diplomates américains et cubains ne peuvent aujourd'hui sortir de l'agglomération des capitales sans autorisation. En 1977, lorsque les deux pays se sont accordés sur la réouverture de sections d'intérêt, chacun a pu accréditer 10 expatriés, avant un assouplissement progressif ces dernières années à La Havane et à Washington.
Embargo économique et financier
Washington réclame également le libre accès des Cubains à leur représentation et la fin des restrictions concernant les valises diplomatiques. Cuba a régulièrement accusé les Etats-Unis d'utiliser cette voie pour acheminer sur l'île des produits utilisés pour la "subversion". De son côté, Cuba exige un accès à des services bancaires pour sa représentation à Washington, dont les activités consulaires sont entravées faute d'accès aux banques américaines à cause de l'embargo.Mais la principale revendication de La Havane avant la réouverture d'ambassades est l'élimination de Cuba de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Le 17 décembre, le président Barack Obama a indiqué qu'il avait pris les dispositions nécessaires pour faire avancer ce dossier.
Si la réouverture d'ambassades paraît à portée de main, la normalisation complète des relations entre les deux pays promet d'être autrement plus complexe. Pour Cuba, le plus important réside dans la levée du strict embargo économique et financier qui étouffe l'économie de l'île communiste depuis 1962.
La question de Guantanamo
La Maison Blanche y est favorable, mais la majorité républicaine au Congrès pourrait faire blocage et doucher les espoirs cubains pendant plusieurs années. Autre revendication importante pour Cuba, l'abrogation aux Etats-Unis de la Loi d'ajustement cubain, en vigueur depuis 1966, qui accorde des facilités d'immigration aux Cubains et qui, selon La Havane, alimente d'immigration illégale à travers le détroit de Floride. Là encore, la décision appartient au Congrès.Dans un discours prononcé fin janvier, le président cubain Raul Castro a énuméré d'autres conditions qui pourraient constituer autant de points d'achoppement pour le rapprochement. Selon M. Castro, la normalisation ne pourra pas avoir lieu tant que "ne sera pas restitué le territoire occupé illégalement par la base navale de Guantanamo" et qu'"il n'y aura pas une compensation équitable pour notre peuple pour les dégâts humains et économiques subis" à cause de l'embargo, estimées à 100 milliards de dollars par les Cubains. Du point de vue de Washington, même si la fermeture de la prison de Guantanamo est programmée, sa rétrocession à Cuba n'est absolument pas envisageable. Les Américains occupent ce petit territoire sis à l'extrême est de l'île depuis 1902.
Expropriations
Et aux revendications financières cubaines, les Etats-Unis répondent par d'autres exigences du même type, motivées par les expropriations de propriétés américaines menées après la révolution de Fidel Castro. La facture a été estimée par les Etats-Unis à sept milliards de dollars, intérêts compris.Par ailleurs, La Havane réclame la coupure des transmissions de Radio et TV Marti, médias anticastristes diffusées depuis 1983 (radio) et 1990 (TV) vers l'île communiste grâce au financement du gouvernement américain. Enfin de son côté, Washington réclame de Cuba l'accueil de Cubains présentant des antécédents criminels réfugiés aux Etats-Unis en 1980, lors de la vague d'exode de Mariel. Selon les Etats-Unis, La Havane n'a accepté jusqu'à présent de ne recevoir que six d'entre eux parmi 25.000.