Jeux de braises autour du nickel…

Yves Bernis est le grand maître de forges belge de l'inox et du nickel.
Les métallos belges sont heureux. Les bons résultats du groupe Aperam dopés par des ventes d'acier inoxydable en forte hausse ont rendu le sourire aux métallurgistes de Charleroi. Les entreprises allemandes d'électroménager ont acheté beaucoup d'inox belge, gros consommateur de nickel calédonien.
Le métallurgiste belge Aperam consomme une partie non-négligeable du ferronickel calédonien S.L.N 25 qui est produit par le groupe Eramet dans son usine de la Société Le Nickel à Nouméa. Dans ce contexte, cette semaine, la direction du producteur français a pu faire preuve d'optimisme. Elle s'est efforcée de convaincre les investisseurs de la justesse de sa stratégie en Nouvelle-Calédonie.

Eramet progresse

Après avoir rencontré le PDG du groupe Patrick Buffet, les analystes de la Société Générale et d'autres investisseurs soulignent notamment l'optimisme de la direction quant au marché du nickel : "compte tenu de la diminution tangible des stocks de minerai de nickel en Chine, le management est confiant dans le fait que l'impact de l'interdiction d'exportation de minerai brut indonésien devrait devenir visible en 2015".

La Société Générale souligne, comme la direction d'Eramet, que le cours du nickel, produit par la S.L.N à Nouméa, est prêt à rebondir et pourrait se traduire par un impact de 90 millions d'euros sur le résultat opérationnel. Autres éléments favorables : des effets de changes désormais positifs avec la forte hausse du dollar qui profite au nickel, et des économies supplémentaires déjà réalisés. Eramet progresse encore cette semaine de + 3,02 % tout comme Aperam, + 1,77 %.

Incertitudes

En Chine, les vacances se terminent. Les congés du Nouvel An chinois ont été l'occasion d'une période un peu plus calme sur le marché des matières premières et du nickel. Après les incertitudes qui ont marqué l'automne et se poursuivent cet hiver, les dernières informations font état d'un début de pénurie de métal. Pour le nickel, les interrogations demeurent néanmoins quant à la réalité des stocks et à la stratégie des investisseurs et industriels chinois.

De leur côté, les producteurs d'acier inoxydable et les importateurs de fer continuent à tirer les prix vers le bas. Les cours du nickel, cotés à Londres et à Hong Kong, stagnent depuis plusieurs semaines autour de 14.000 dollars la tonne. Selon les analystes britanniques de Triland Metals "le maintien à un très haut niveau des stocks détenus dans les entrepôts mondiaux du L.M.E demeure un frein permanent à la reprise". Cette semaine, si la hausse des stocks a été de 2.200 tonnes, les cours du nickel ont néanmoins progressé de 1,3 % vendredi, à 14.396 dollars la tonne, en raison d'une forte demande à Anvers et à Rotterdam.