Un syndicat de police accuse le Calédonien Henri Drowa, d’avoir bénéficié d’un passe-droit pour obtenir un poste à Nouméa. Pourtant, un ancien premier ministre avait salué le parcours de ce premier Kanak à réussir le concours de commissaire. En décembre 2013, France Ô l'avait rencontré.
Un jeune commissaire kanak a-t-il bénéficié d’un passe-droit ? C’est la question posée depuis la publication d'un communiqué du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), ce vendredi, par Le Figaro.
Selon ce syndicat, un Calédonien diplômé de l’Ecole nationale supérieure de police (ENSP), dernier de sa promotion, aurait été affecté à un poste haut placé en Nouvelle-Calédonie. "Après une intervention au plus haut sommet de l'État", précise le syndicat.
Regardez ci-dessous le reportage d'Angélique Le Bouter et Jean-Pierre Magnaudet de France Ô :
Lors de ce tournage, Henri Drowa avait déclaré à France Ô qu’il ne voulait "bénéficier d'aucun traitement de faveur pour sa future affectation". Pourtant, lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie en juillet 2013, le premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, avait publiquement salué le parcours de ce Calédonien.
Lors d’un discours sur le campus de l’université à Nouméa, Jean-Marc Ayrault avait évoqué le programme du gouvernement sur la formation en Nouvelle-Calédonie. Il avait affirmé qu’il "veillerait à ce que les cadres calédoniens, qui ont choisi le service de l'Etat, puissent exercer leur talent ici dans leur pays."
Jean-Marc Ayrault avait précisé : "Il ne s'agit pas bien sûr de remettre en cause les règles de la fonction publique, (…) mais nous devons concevoir des dispositifs qui donnent de la souplesse aux systèmes et qui permettent aux Calédoniens de travailler prioritairement dans leur pays et dans leur région."
Ci-dessous l'extrait du discours de Jean-Marc Ayrault prononcé à l'université de Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 29 juillet 2013 :
Du côté de la direction de l’établissement, on assure, ce vendredi, que tout a été fait dans les règles. Jeudi matin, à l’Ecole nationale supérieure de la police, Henri Drowa a pu, comme les autres élèves, choisir son poste.
"Lorsque le classement des élèves a été connu la semaine dernière, une liste de 41 postes m’a été transmise par la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN). Ils ont été offerts aux élèves, qui ont fait leur choix, jeudi, en fonction de leur classement, explique Hélène Martini, directrice de l’ENSP. Arrivé dernier du classement, Henri Drowa avait le choix entre deux postes, dont celui de Nouméa."
Ci-dessous l'interview d'Hélène Martini au micro d'Edwige Saint-Thomas de la radio Outre-mer 1ère :
Hélène Martini déplore cette polémique et affirme que contrairement à ce qu’avance le syndicat, "aucune pression, ni consigne n’a été donnée aux autres candidats pour les dissuader de prendre ce poste en Nouvelle-Calédonie". Elle précise également que le poste d'adjoint au chef du service de Renseignement Territorial (ex-RG) attribué à Henri Drowa "n'a pas été créé sur mesure" mais répond bien à "la volonté de la Police Nationale de développer les services de renseignements" partout en France.
Henri Drowa sortira de l’école en juin prochain. La1ère.fr a tenté de le contacter, sans succès.
"D’une part, c’est la première fois qu’un poste en Nouvelle-Calédonie est proposé à un commissaire de police à sa sortie d’école. D’autre part, c’est le dernier de la promotion qui a pu en bénéficier", remarque Cécile Berthon qui regrette un manque de transparence de cette attribution.
"Nous pouvons entendre que l’affectation d’un commissaire en Nouvelle-Calédonie puisse justifier qu’on promeuve un cadre calédonien. Mais il faut que cela soit assumer et que ça se fasse en toute transparence", estime Cécile Berthon qui conclut "à situation particulière, il peut y avoir des solutions particulières".
Selon ce syndicat, un Calédonien diplômé de l’Ecole nationale supérieure de police (ENSP), dernier de sa promotion, aurait été affecté à un poste haut placé en Nouvelle-Calédonie. "Après une intervention au plus haut sommet de l'État", précise le syndicat.
Henri Drowa, premier Kanak à réussir le concours
En décembre 2013, une équipe de France Ô avait rencontré ce Calédonien. Natif de Lifou, Henri Drowa était le premier Kanak à réussir le concours de commissaire. Il avait débuté son cursus à l'Ecole nationale supérieure de police, près de Lyon, et il lui restait encore dix-huit mois de formation avant de pouvoir exercer ses nouvelles responsabilités.Regardez ci-dessous le reportage d'Angélique Le Bouter et Jean-Pierre Magnaudet de France Ô :
Les félicitations de Jean-Marc Ayrault en 2013
Lors de ce tournage, Henri Drowa avait déclaré à France Ô qu’il ne voulait "bénéficier d'aucun traitement de faveur pour sa future affectation". Pourtant, lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie en juillet 2013, le premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, avait publiquement salué le parcours de ce Calédonien.Lors d’un discours sur le campus de l’université à Nouméa, Jean-Marc Ayrault avait évoqué le programme du gouvernement sur la formation en Nouvelle-Calédonie. Il avait affirmé qu’il "veillerait à ce que les cadres calédoniens, qui ont choisi le service de l'Etat, puissent exercer leur talent ici dans leur pays."
Jean-Marc Ayrault avait précisé : "Il ne s'agit pas bien sûr de remettre en cause les règles de la fonction publique, (…) mais nous devons concevoir des dispositifs qui donnent de la souplesse aux systèmes et qui permettent aux Calédoniens de travailler prioritairement dans leur pays et dans leur région."
Ci-dessous l'extrait du discours de Jean-Marc Ayrault prononcé à l'université de Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 29 juillet 2013 :
L'Ecole nationale supérieure de police déplore la polémique
Du côté de la direction de l’établissement, on assure, ce vendredi, que tout a été fait dans les règles. Jeudi matin, à l’Ecole nationale supérieure de la police, Henri Drowa a pu, comme les autres élèves, choisir son poste. "Lorsque le classement des élèves a été connu la semaine dernière, une liste de 41 postes m’a été transmise par la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN). Ils ont été offerts aux élèves, qui ont fait leur choix, jeudi, en fonction de leur classement, explique Hélène Martini, directrice de l’ENSP. Arrivé dernier du classement, Henri Drowa avait le choix entre deux postes, dont celui de Nouméa."
Ci-dessous l'interview d'Hélène Martini au micro d'Edwige Saint-Thomas de la radio Outre-mer 1ère :
Hélène Martini déplore cette polémique et affirme que contrairement à ce qu’avance le syndicat, "aucune pression, ni consigne n’a été donnée aux autres candidats pour les dissuader de prendre ce poste en Nouvelle-Calédonie". Elle précise également que le poste d'adjoint au chef du service de Renseignement Territorial (ex-RG) attribué à Henri Drowa "n'a pas été créé sur mesure" mais répond bien à "la volonté de la Police Nationale de développer les services de renseignements" partout en France.
Henri Drowa sortira de l’école en juin prochain. La1ère.fr a tenté de le contacter, sans succès.
Réaction du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)
La secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a réagi à la polémique sur France Ô. Selon Cécile Berthon, l’attribution du poste d'adjoint au chef du service de Renseignement Territorial (ex-RG) en Nouvelle-Calédonie, à Henri Drowa, soulève plusieurs questions."D’une part, c’est la première fois qu’un poste en Nouvelle-Calédonie est proposé à un commissaire de police à sa sortie d’école. D’autre part, c’est le dernier de la promotion qui a pu en bénéficier", remarque Cécile Berthon qui regrette un manque de transparence de cette attribution.
"Nous pouvons entendre que l’affectation d’un commissaire en Nouvelle-Calédonie puisse justifier qu’on promeuve un cadre calédonien. Mais il faut que cela soit assumer et que ça se fasse en toute transparence", estime Cécile Berthon qui conclut "à situation particulière, il peut y avoir des solutions particulières".