Il y a des anglicismes qui font bondir Annick Girardin, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon. Dans une lettre ouverte drôle et originale, adressée "au monde du travail", la secrétaire d’Etat jette un pavé dans la mare - throws a stone in the pond - en pleine semaine de la francophonie.
Dans le cadre de la semaine de la langue française, la secrétaire d'Etat à la Francophonie Annick Girardin, adresse, ce mercredi, une "lettre ouverte au monde du travail". Un courrier original, bourré d’anglicismes, qui ironise sur l'usage de l'anglais dans le monde de l'entreprise.
"Cher monde du travail, ne m'en veux pas si je suis un peu cash", commence Annick Girardin en avouant "en tant que secrétaire d’Etat à la francophonie et originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit territoire français d’Amérique du Nord, je suis un peu touchy sur les questions d'usage du français".
Déplorant, quitte à être taxée de "has been", que la langue française "perde autant de terrain dans le business et l'administration", la secrétaire d'Etat use et abuse d'anglicismes pour appuyer sa démonstration. Au passage, elle remarque également que "nos anglicismes sont souvent incompréhensibles pour des anglophones". "Est-ce que l’expression "checker ses mails" est audible pour un salarié de la city ?", interroge Annick Girardin.
"Pourquoi, vous Français, donnez-vous constamment l'impression de ne pas croire en votre langue", écrit la secrétaire d’Etat.
"J’ai un vrai feeling, conclut Annick Girardin avec humour, cette langue est une chance, un atout qui mérite d’être exploité." Et en guise de salutations, elle écrit : "En attendant vos feedbacks ASAP pour brainstormer avec vous !"
Dans un entretien au quotidien 20minutes, Annick Girardin explique sa démarche. "La dérive vers le franglais n’est pas toujours compréhensible et parfois ridicule. (…) Nous avons la chance de pouvoir changer des petits automatismes pour réutiliser "calendrier" au lieu de "timing", "en mer au" lieu d’"offshore", "indépendant" au lieu de "freelance", "travail collectif" au lieu de "work in progress". Je comprends qu’on utilise un anglicisme quand on n’a pas un mot français équivalent. Mais en général, on trouve des équivalences."
Enfin, Annick Girardin prend cet exemple marquant : "Le Québécois, le Saint-pierre-et-miquelonais ou l’Acadien, il se bat pour que sa langue survive !"
"Je suis un peu touchy sur les questions d'usage du français"
"Cher monde du travail, ne m'en veux pas si je suis un peu cash", commence Annick Girardin en avouant "en tant que secrétaire d’Etat à la francophonie et originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit territoire français d’Amérique du Nord, je suis un peu touchy sur les questions d'usage du français".Déplorant, quitte à être taxée de "has been", que la langue française "perde autant de terrain dans le business et l'administration", la secrétaire d'Etat use et abuse d'anglicismes pour appuyer sa démonstration. Au passage, elle remarque également que "nos anglicismes sont souvent incompréhensibles pour des anglophones". "Est-ce que l’expression "checker ses mails" est audible pour un salarié de la city ?", interroge Annick Girardin.
"Pourquoi, vous Français, donnez-vous constamment l'impression de ne pas croire en votre langue", écrit la secrétaire d’Etat.
Cinquième langue parlée au monde
"La France dispose d'outils précieux pour faire vivre le français comme langue internationale et comme langue des affaires", ajoute-t-elle, soulignant qu'il s'agit de la cinquième langue parlée au monde et la troisième langue des affaires à l'échelon international."J’ai un vrai feeling, conclut Annick Girardin avec humour, cette langue est une chance, un atout qui mérite d’être exploité." Et en guise de salutations, elle écrit : "En attendant vos feedbacks ASAP pour brainstormer avec vous !"
Dans un entretien au quotidien 20minutes, Annick Girardin explique sa démarche. "La dérive vers le franglais n’est pas toujours compréhensible et parfois ridicule. (…) Nous avons la chance de pouvoir changer des petits automatismes pour réutiliser "calendrier" au lieu de "timing", "en mer au" lieu d’"offshore", "indépendant" au lieu de "freelance", "travail collectif" au lieu de "work in progress". Je comprends qu’on utilise un anglicisme quand on n’a pas un mot français équivalent. Mais en général, on trouve des équivalences."
La Francophonie, c'est 80 pays
Secrétaire d’Etat chargée du Développement et de la Francophonie, elle défend : "Aujourd’hui la francophonie est un vrai marché, c’est 80 pays. Si on ne prend pas cette chance qu’est la francophonie, on passe à côté de quelque chose au niveau économique et culturel."Enfin, Annick Girardin prend cet exemple marquant : "Le Québécois, le Saint-pierre-et-miquelonais ou l’Acadien, il se bat pour que sa langue survive !"
Cher monde du travail,
Ne m'en veux pas si je suis un peu cash, mais...
#Francophonie #FYI pic.twitter.com/16Vvthz7pM
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 17 Mars 2015