L’écrivaine guadeloupéenne Gerty Dambury publie un essai sur l’incroyable histoire de William Alexander Brown, un Antillais de Saint-Vincent qui ouvrit le premier théâtre noir à New York en 1821, en pleine période esclavagiste.
Entre 1821 et 1825, à New York, alors que l’esclavage battait son plein, un Noir d’origine caribéenne a fait vivre un théâtre géré par des Noirs. Son nom : William Alexander Brown, né sur l’île de Saint-Vincent. Dans son théâtre, on jouait du Shakespeare, et des classiques de la littérature anglaise. Pour la première fois, on voyait des interprètes noirs et blancs jouer ensemble, devant une audience également mixte. William Alexander Brown écrivit également la première pièce de théâtre afro-américaine, sur la révolte des Caraïbes noirs de l’île antillaise de Saint-Vincent en 1795.
C’est cette formidable histoire que raconte l’écrivaine guadeloupéenne Gerty Dambury, elle-même dramaturge, dans son nouvel ouvrage « Le Rêve de William Alexander Brown » (Les éditions du Manguier). « Brown était à l’origine un marin. D’abord il a ouvert un lieu pour accueillir les marins et les Noirs qui n’étaient acceptés nulle part dans la ville de New York », explique l’auteur. « Il joue très rapidement une première pièce puis se lance dans l’aventure théâtrale, jusqu’à construire un théâtre qui sera ensuite détruit par les ségrégationnistes. »
« Ce qui est capital c’est que Brown et son équipe faisaient un théâtre "integrated", ouvert aux Blancs, où Noirs et Blancs se mélangeaient », souligne la dramaturge guadeloupéenne. « C’étaient aussi les précurseurs d’un théâtre américain, qui se distingue du théâtre anglais, car jusque-là les pièces arrivaient d’Angleterre avec les grands tragédiens anglais. Mais Brown faisait jouer des pièces écrites par des Américains. Dans son théâtre il y avait également des expositions de peinture, de la danse et de la musique. Il y avait une vitalité extraordinaire ».
L’essai de Gerty Dambury sur William Alexander Brown est suivi d’une pièce de l’écrivain noir américain contemporain Carlyle Brown (à ne pas confondre avec William Alexander), intitulée « La Compagnie africaine présente Richard III ». Traduit par la dramaturge guadeloupéenne, le texte de Carlyle Brown reconstitue une partie du parcours de la compagnie de William Alexander Brown. « Si on enlevait la culture africaine américaine de la culture américaine, il ne resterait rien, zéro. La culture qu’ils ont créée fut la plus signifiante, celle qui a eu le plus de conséquences », affirme Carlyle Brown.
Les rencontres littéraires et culturelles de Gerty Dambury (les « Séna ») se poursuivent. La prochaine aura lieu le samedi 28 mars de 15h à 18h au café du Musée Dapper, sur le thème de l’érotisme dans les littératures de la Caraïbe. (Entrée libre, et si souhaités repas antillais et boissons, payants).
C’est cette formidable histoire que raconte l’écrivaine guadeloupéenne Gerty Dambury, elle-même dramaturge, dans son nouvel ouvrage « Le Rêve de William Alexander Brown » (Les éditions du Manguier). « Brown était à l’origine un marin. D’abord il a ouvert un lieu pour accueillir les marins et les Noirs qui n’étaient acceptés nulle part dans la ville de New York », explique l’auteur. « Il joue très rapidement une première pièce puis se lance dans l’aventure théâtrale, jusqu’à construire un théâtre qui sera ensuite détruit par les ségrégationnistes. »
"Vitalité extraordinaire"
Pour écrire son essai, Gerty Dambury a mené entre autres des recherches aux Etats-Unis, en particulier au Schomburg Center for Research in Black Culture de Harlem, à New York, où l’on retrouve de nombreuses archives concernant l’histoire des Noirs américains.« Ce qui est capital c’est que Brown et son équipe faisaient un théâtre "integrated", ouvert aux Blancs, où Noirs et Blancs se mélangeaient », souligne la dramaturge guadeloupéenne. « C’étaient aussi les précurseurs d’un théâtre américain, qui se distingue du théâtre anglais, car jusque-là les pièces arrivaient d’Angleterre avec les grands tragédiens anglais. Mais Brown faisait jouer des pièces écrites par des Américains. Dans son théâtre il y avait également des expositions de peinture, de la danse et de la musique. Il y avait une vitalité extraordinaire ».
L’essai de Gerty Dambury sur William Alexander Brown est suivi d’une pièce de l’écrivain noir américain contemporain Carlyle Brown (à ne pas confondre avec William Alexander), intitulée « La Compagnie africaine présente Richard III ». Traduit par la dramaturge guadeloupéenne, le texte de Carlyle Brown reconstitue une partie du parcours de la compagnie de William Alexander Brown. « Si on enlevait la culture africaine américaine de la culture américaine, il ne resterait rien, zéro. La culture qu’ils ont créée fut la plus signifiante, celle qui a eu le plus de conséquences », affirme Carlyle Brown.
ECOUTEZ l’interview de Gerty Dambury
Gerty Dambury, « Le Rêve de William Alexander Brown », suivi de « La Compagnie africaine présente Richard III » de Carlyle Brown – Les éditions du Manguier, mars 2015, 215 pages, 16 euros.
Les rencontres littéraires et culturelles de Gerty Dambury (les « Séna ») se poursuivent. La prochaine aura lieu le samedi 28 mars de 15h à 18h au café du Musée Dapper, sur le thème de l’érotisme dans les littératures de la Caraïbe. (Entrée libre, et si souhaités repas antillais et boissons, payants).