Mayotte : prison avec sursis pour un gendarme ayant blessé un enfant au flashball

De violentes manifestations contre la vie chère avaient éclaté à Mayotte en 2011.
Un gendarme a été condamné, ce vendredi, à deux ans de prison avec sursis par la cour d’assises de Mayotte. Il avait tiré au flashball sur un enfant, lors des violentes manifestations contre la vie chère, en 2011. Nassur, âgé de 9 ans à l’époque des faits, avait perdu un œil.
Il encourait 15 ans de réclusion criminelle. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis, ce vendredi 20 mars. Le gendarme qui avait éborgné un enfant de 9 ans d'un tir de flashball, à Mayotte, en 2011, était jugé par la cour d'assises de Mayotte.

Des circonstances aggravantes

L'accusé, placé sous contrôle judiciaire depuis les faits, comparaissait libre au tribunal de Mamoudzou pour ce "premier tir de flashball jugé aux assises en France", selon l'avocat de la défense, Maître Laurent-Franck Liénard. Jusqu'à présent, les procès pour des tirs de flashball par des forces de l'ordre s'étaient tenus en correctionnelle, comme à Nantes en 2012 ou Bobigny le 5 mars.

Le gendarme a été condamné, ce vendredi, à deux ans de prison avec sursis. Parmi les circonstances aggravantes ont notamment été retenues l'âge de la victime au moment des faits (9 ans) et le statut de l'accusé, une personne dépositaire de l'autorité publique.

100.000 euros de dommages et intérêts réclamés

L'avocat de la défense, Maître Laurent-Franck Liénard, a qualifié la décision de justice de "grosse déception", déplorant que "les gendarmes qui font usage de leur arme dans le cadre de la loi soient jugés en cour d'assises et condamnés".

L'avocat de la victime, Maître Saïd Larifou, a déclaré qu'elle et sa famille étaient "satisfaites" de la décision de justice car "la cour a qualifié l'acte à sa juste valeur, reconnaissant qu'il s'agissait d'un crime".

Les parties civiles réclament 100.000 euros de dommages et intérêts pour l'enfant ayant perdu son oeil, 30.000 euros pour chacun des parents et 20.000 euros pour chacun des 7 frères et soeurs, à l'agent judiciaire de l'Etat.