"Je t'aime moi non plus" c'est le paradoxe du dollar et du nickel

Le "dollar fort" fait baisser le cours du nickel mais les usines qui produisent du métal pur ou des chips de ferronickel gagnent plus d'argent.
Le nickel est payé en dollar, les producteurs mondiaux en profitent
Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont dégringolé en milieu de semaine dernière avant de légèrement reprendre leur souffle en fin de semaine et ce week-end.
Le cours du nickel a chuté, lesté notamment par la monnaie américaine. En effet, un dollar fort rend plus onéreux les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Et notamment pour les acheteurs chinois, coréens ou japonais. Une situation paradoxale puisque les producteurs de nickel bénéficient eux d'un dollar fort. Le français Eramet, l'anglo-suisse Glencore ou le brésien Vale qui possèdent des usines en Nouvelle-Calédonie vendent leur métal en dollars et profitent depuis 6 mois d'un effet de change favorable. La valeur boursière des trois sociétés est en forte hausse lundi à Paris.

Le dollar est fort, les investisseurs délaissent le nickel
Le prix de la tonne de nickel qui subit la hausse du dollar, a atteint mercredi dernier son plus bas niveau depuis un an, à 13 035 dollars.
Les cours du nickel pourraient peiner à se reprendre, car l'offre en métal demeure abondante pour le moment. L'interdiction de l'Indonésie d'exporter du nickel brut a aidé à resserrer l'offre mondiale, mais d'un autre côté les livraisons russes ou canadiennes et celles à venir de nouveaux producteurs africains éloignent le risque de pénurie. Et la reprise des cours est repoussée aux calendes grecques car les entrepôts sont remplis.  
Ce week-end, le nickel regagnait néanmoins 2,77 % à 13 941 dollars. Il continuait sa progression lundi matin à 14 235 dollars, en hausse de 1,38 %. La Réserve fédérale américaine (Fed) qui a choisi de rester vague sur ses prochains choix monétaires a entraîné une légère baisse du dollar et un relatif regain d'intérêt pour les métaux de base. "Cette légère reprise ne signifie pas pour autant un retournement de tendance" précise l'analyste britannique Triland Metals qui reste sceptique sur l'orientation des cours du nickel.