Lutte contre le djihad : 73 cas de radicalisation signalés Outre-mer

Plus de 3 100 cas de radicalisations ont été signalés en France, en moins d’un an. Le quotidien "Le Monde" publie, ce lundi, les derniers chiffres officiels sur l’ampleur de la radicalisation en métropole et Outre-mer, où 73 cas ont été répertoriés, dont les deux tiers à La Réunion.
Selon les chiffres officiels, que révèle le quotidien "Le Monde" ce lundi, 3142 cas de radicalisations ont été signalés en France pour des personnes, soit par leurs proches, soit par les services publics, sur les onze derniers mois. Parmi eux, 73 sont répertoriés Outre-mer, dont 48 à La Réunion.

NB : Certaines personnes ayant été signalées deux fois, le nombre de signalements diffère légèrement du nombre de signalés.

Le plan national de lutte contre la radicalisation est en marche depuis un an. Lancé en avril 2014 par le ministère de l’Intérieur, il avait pour mission d’endiguer la multiplication des départs en Syrie. Comme l’explique "Le Monde", c’est grâce à la mise en place d’une plateforme téléphonique et à la mobilisation des préfectures de département, que les services de l’Etat ont pu faire état de radicalisations qui avaient échappé aux services de renseignements.

Des radicalisations nombreuses à La Réunion

Toujours selon le Monde, tous les départements sont touchés, à l’exception de la Creuse. La radicalisation n’épargne pas les Outre-mer et surtout La Réunion. Il y aurait eu dans ce département de l’Océan Indien 48 cas de radicalisations signalés entre le 29 avril 2014 et le 12 mars 2015. Vient ensuite Mayotte avec huit cas, puis la Martinique qui compte également huit cas. Sept radicalisations auraient aussi été signalées en Guadeloupe.

Sur les 3142 cas répertoriés au niveau national, 9 % auraient rejoint la Syrie. Parmi ces cas, "Le Monde" précise qu’un quart des signalements concerne des mineurs, 35 % des femmes et 40 % des convertis. Plus les individus sont jeunes, plus la proportion de femmes et de convertis augmente.

Un manuel de formation pour les agents de l’Etat

En recueillant ces informations, les autorités ont pu affiner leur perception du radicalisme. Toujours selon "Le Monde", dans un manuel de formation élaboré pour les agents de l’Etat, elles ont défini la radicalisation comme "tout discours utilisant des préceptes religieux présentés comme musulmans pour mener un jeune à l’autoexclusion et à l’exclusion de tous ceux qui ne sont pas comme lui".