Dans un entretien à l’Obs, ce jeudi 2 avril, la Guyanaise Christiane Taubira estime que la gauche a commis "une faute" en adoptant "les mots de la droite". La garde des sceaux défend également la place des frondeurs au sein de la gauche et même du gouvernement.
La débâcle du Parti socialiste aux élections départementales a réveillé des ardeurs à gauche et notamment celles des opposants à la politique menée par le gouvernement et le président de la République.
Parmi les voix qui s’élèvent, Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Martine Aubry mais aussi la garde des sceaux, Christiane Taubira. Comme les autres, elle fustige l’exécutif à l’approche du congrès du parti socialiste à Poitiers, en juin.
La ministre, souvent présentée comme la caution de gauche d'un gouvernement social-libéral, prend soin de soutenir la politique économique mise en œuvre. Elle rappelle aussi sa "solidarité" avec le Premier ministre tout en marquant sa différence. "La gauche, ce n'est ni le césarisme, ni le bonapartisme, c'est le débat et la diversité", lance-t-elle, en visant implicitement Manuel Valls.
En leur emboîtant le pas, au moment où un remaniement paraît quasi inévitable, Christiane Taubira cherche-t-elle à infléchir la ligne du gouvernement ou à préparer sa sortie ?
"Ça n'aurait pas de sens que je sois au gouvernement et que je considère que le Premier ministre, quel qu'il soit, que ce soit Manuel Valls ou un autre, soit responsable de cette longue traversée difficile que la gauche a connue", a affirmé la ministre à la sortie d'une réunion du gouvernement.
Dans cette mise au point sur le perron de Matignon, Christiane Taubira a déclaré vouloir "simplement qu'on se réhabitue à faire des analyses, à étudier des doctrines, à prononcer des mots, à habiter ces mots". "Je veux simplement qu'on se réhabitue dans la classe politique à être clair, par rapport à la société. Ça vaut pour la gauche, ça vaut pour la droite", a-t-elle précisé.
"Moi, je fais une analyse, j'assume totalement cette analyse, elle n'a rien à voir avec le Premier ministre, dont je soutiens l'action très clairement", a martelé
la garde des Sceaux.
Parmi les voix qui s’élèvent, Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Martine Aubry mais aussi la garde des sceaux, Christiane Taubira. Comme les autres, elle fustige l’exécutif à l’approche du congrès du parti socialiste à Poitiers, en juin.
La gauche a commis une "faute"
Dans un entretien accordé à "l’Obs" ce jeudi, Christiane Taubira estime que la gauche a commis une "faute" en adoptant "les mots de la droite" depuis une dizaine d'années. La garde des sceaux appelle la gauche à ne plus se contenter d’un "pragmatisme gestionnaire" et à renouer avec "l'utopie" et "l'idéal".La ministre, souvent présentée comme la caution de gauche d'un gouvernement social-libéral, prend soin de soutenir la politique économique mise en œuvre. Elle rappelle aussi sa "solidarité" avec le Premier ministre tout en marquant sa différence. "La gauche, ce n'est ni le césarisme, ni le bonapartisme, c'est le débat et la diversité", lance-t-elle, en visant implicitement Manuel Valls.
Des frondeurs et des écologistes au gouvernement
Selon la garde des sceaux, l’exécutif devrait écouter davantage les députés PS "frondeurs". "La gauche c’est la délibération collective. Je ne conçois pas que l’on diabolise ceux qui veulent débattre". Sur fond de rumeurs de remaniement, Christiane Taubira défend la place des écologistes et des frondeurs du PS au sein du gouvernement.Après Montebourg, Duflot et Aubry
Ces déclarations interviennent alors que mercredi 1er avril, l'ancien ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, fustigeait les "politiques absurdes" de François Hollande. Avant lui, Cécile Duflot avait fusillé le "logiciel périmé" du Premier ministre, Manuel Valls qui évoquait pourtant le matin même, "un pacte" avec les écologistes. Enfin, Martine Aubry menace de déposer une motion au congrès du PS s'il n'y a pas d'"inflexion" de la politique actuelle.En leur emboîtant le pas, au moment où un remaniement paraît quasi inévitable, Christiane Taubira cherche-t-elle à infléchir la ligne du gouvernement ou à préparer sa sortie ?
Christiane Taubira réaffirme son soutien à Manuel Valls
Après les critiques émises dans l’entretien à l’Obs, Christiane Taubira a réaffirmé ce jeudi son soutien à Manuel Valls. La ministre de la Justice précise : "le jour où je ne suis pas solidaire du gouvernement, je m'en vais"."Ça n'aurait pas de sens que je sois au gouvernement et que je considère que le Premier ministre, quel qu'il soit, que ce soit Manuel Valls ou un autre, soit responsable de cette longue traversée difficile que la gauche a connue", a affirmé la ministre à la sortie d'une réunion du gouvernement.
Dans cette mise au point sur le perron de Matignon, Christiane Taubira a déclaré vouloir "simplement qu'on se réhabitue à faire des analyses, à étudier des doctrines, à prononcer des mots, à habiter ces mots". "Je veux simplement qu'on se réhabitue dans la classe politique à être clair, par rapport à la société. Ça vaut pour la gauche, ça vaut pour la droite", a-t-elle précisé.
"Moi, je fais une analyse, j'assume totalement cette analyse, elle n'a rien à voir avec le Premier ministre, dont je soutiens l'action très clairement", a martelé
la garde des Sceaux.