Allocations familiales : qui sera concerné par la réforme ?

Selon une note confidentielle de la Caisse nationale d'allocations familiales, révélée par les Echos ce mercredi 8 avril, une famille allocataire sur dix verra ses allocations baisser à partir du 1er juillet. Les familles nombreuses aisées seront les plus pénalisées. Explications.
Qui seront les perdants de la réforme des allocations familiales ? Selon une note confidentielle de la Caisse nationale d'allocations familiales, révélée par les Echos ce mercredi 8 avril, la modulation des allocations devrait toucher 505 000 familles, soit une famille allocataire sur dix. C'est moins que les 600 000 familles estimées par le gouvernement l'année dernière.

127 euros de perte par mois, en moyenne

Intégrée dans la loi de finances de la Sécurité sociale, cette réforme doit entrer en vigueur à partir du 1er juillet prochain. Pour rappel, avec la modulation, les allocations familiales de base seront divisées par deux (à 65 euros environ) à partir de 6 000 euros de revenus mensuels pour un foyer avec deux enfants, et par quatre (à 32 euros environ) à partir de 8 000 euros de revenus.

Toujours selon cette note, 52% des ménages concernés par la réforme verront leurs allocations divisées par quatre. Pour ces familles, la perte moyenne devrait s’élever à 127 euros par mois. Précisons toutefois que 90% des familles perdantes font partie des 20% des ménages les plus riches.

Les familles nombreuses aisées pénalisées

D'après ce document confidentiel de la Caisse nationale d'allocation familiale, révélé par Les Echos, les deux-tiers des ménages concernés sont des couples avec deux enfants, et 23% des couples avec trois enfants. Le quotidien économique écrit également que "ces nouvelles allocations familiales seront particulièrement pénalisantes pour les familles nombreuses".

Un exception Outre-mer pour les familles ayant un seul enfant

En revanche, pour les Outre-mer, la modulation des allocations ne concernera pas les familles ayant un seul enfant. C’est déjà une particularité dans certains départements ultramarins, ces familles perçoivent des allocations s’élevant à 23 euros par mois. Un principe que le gouvernement veut préserver : il a fait voter, en novembre, un amendement allant dans ce sens.

Des économies plus importantes que prévues

Enfin, une bonne nouvelle pour le gouvernement. Toujours selon cette note de la Caisse nationale d'allocations familiales, les économies réalisées par la réforme seront un peu plus élevées qu'escomptées : 865 millions d'euros au lieu de 800 millions d'euros.

Le premier ministre Manuel Valls a réaffirmé ce mercredi que cette modulation en fonction des revenus était "une mesure de justice sociale". Selon lui, les allocations familiales "doivent bénéficier en priorité aux familles aux revenus modestes et des classes moyennes".