Les deux anciens ministres de l’Outre-mer se sont retrouvés au conseil régional d’Île-de-France pour débattre à l’invitation du Crefom autour du thème "Les Outre-mer ingouvernables". L’occasion d’évoquer leurs difficultés à faire exister les territoires ultramarins.
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La complicité et la sympathie mutuelle étaient palpables, lundi soir, entre Brigitte Girardin et Victorin Lurel. Pourtant, lorsque la première était ministre de l’Outre-mer, le second était un opposant farouche. Mais bien vite, ce dernier a reconnu qu’avec le recul, il s’était "trompé". Alors, dans la salle de conférence du conseil régional d’Île-de-France, les anciens responsables socialiste et chiraquienne ont évoqué leurs souvenirs "d’anciens combattants" (Girardin), sous les "lambris défraîchis" de la rue Oudinot (Lurel).
En période de restrictions budgétaires, Victorin Lurel a dû batailler ferme face au ministre du Budget de l’époque, Jérôme Cahuzac, pour défendre ses crédits. Et la discussion a été particulièrement musclée.
Ecoutez Victorin Lurel :
Au quotidien, Victorin Lurel se souvient de la difficulté à "faire vivre les notions de liberté, de transparence, de concurrence" dans les Outre-mer. "La concurrence, c’est bon dans les bouquins. Mais quand tu fais ça, tu te fais flinguer par tout le monde". Et de pointer les lobbys pétrolier, de l’agroalimentaire ou encore des transports aériens.
Ecoutez Brigitte Girardin :
Brigitte Girardin et Victorin Lurel ont également trouvé un autre point commun : une critique unanime du bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir considérablement réduit les moyens du ministère en charge de l’Outre-mer.
Le soutien sans faille du président de la République
L’un et l’autre ont insisté sur la difficulté à défendre la diversité des collectivités ultramarines face à la haute administration. Surtout, ils sont tombés d’accord pour souligner la nécessité d’être une personnalité politique forte et de bénéficier du soutien sans faille du président de la République pour réussir à un poste que Jacques Chirac avait présenté à François Baroin comme un "petit Matignon"."J'avais de la chance"
Brigitte Girardin a expliqué avoir menacé de démissionner après que son cabinet a perdu un arbitrage en défaveur de l’Outre-mer. Elle a eu finalement gain de cause, grâce au soutien de l’Elysée. "Ma tâche a toujours été soutenue par le Président de la République", a-t-elle raconté. "Je mesure à quel point j’avais de la chance. Ma tâche a été très facilitée par cela."En période de restrictions budgétaires, Victorin Lurel a dû batailler ferme face au ministre du Budget de l’époque, Jérôme Cahuzac, pour défendre ses crédits. Et la discussion a été particulièrement musclée.
Ecoutez Victorin Lurel :
"La concurrence, c'est bon dans les bouquins"
Au quotidien, Victorin Lurel se souvient de la difficulté à "faire vivre les notions de liberté, de transparence, de concurrence" dans les Outre-mer. "La concurrence, c’est bon dans les bouquins. Mais quand tu fais ça, tu te fais flinguer par tout le monde". Et de pointer les lobbys pétrolier, de l’agroalimentaire ou encore des transports aériens.La méconnaissance des médias nationaux
Dix ans après avoir quitté le ministère de l’Outre-mer, Brigitte Girardin reste très agacée par "la méconnaissance des médias nationaux" vis-à-vis de l’Outre-mer, accusés de rabâcher sans cesse les mêmes clichés.Ecoutez Brigitte Girardin :
Brigitte Girardin et Victorin Lurel ont également trouvé un autre point commun : une critique unanime du bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir considérablement réduit les moyens du ministère en charge de l’Outre-mer.