Les pâtisseries en chocolat de Grasse peuvent à nouveau être commercialisées

Les pâtisseries de Grasse dans les Alpes-Maritimes peuvent à nouveau être commercialisées.
Nappées de chocolat noir et fourrées à la ganache, les pâtisseries de Grasse dans les Alpes-Maritimes devraient à nouveau être exposées. Le CRAN, Conseil représentatif des associations noires, qui les jugeait "racistes" a été débouté par le Conseil d'Etat.
Décidément ces pâtisseries nappées de chocolat noir ne finissent plus de faire parler d’elles. Ce jeudi 16 avril, le Conseil d'Etat a annulé la décision du tribunal administratif de Nice qui avait interdit fin mars l'exposition de ces pâtisseries en forme de figurines nues. Elles étaient accusées d'être "racistes" par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) qui avait saisi la justice administrative.

"Dieux et déesses"

Le pâtissier de Grasse (Alpes-Maritimes) avait surnommé ses couples de petits gâteaux de dix centimètres de haut, nappés de chocolat noir et fourrés à la ganache, "dieux et déesses". Ils ont la forme d'un homme dodu avec un sexe protubérant et d'une femme avec des grosses lèvres roses.

Des pâtisseries "racistes" ?

Début mars, le CRAN avait intimé au pâtissier, via un communiqué de presse, de cesser de vendre les gâteaux à la suite du signalement d'une habitante. Puis, il avait écrit au maire de la ville pour les faire interdire, en vain.

L'organisation avait alors saisi le juge des référés du tribunal administratif de Nice qui, le 26 mars, avait ordonné le retrait des pâtisseries des vitrines de la boutique grassoise. Cependant, ne décelant pas de "volonté malveillante de leur créateur", le tribunal administratif n'avait pas interdit la fabrication des pâtisseries, alors commercialisées depuis une quinzaine d'années, ainsi que leur vente.

Le CRAN débouté par le Conseil d'Etat

Le juge des référés du Conseil d'Etat, qui ne statue pas sur le fond de l'affaire, a annulé cette décision.  "Si l'exposition (...) de pâtisseries figurant des personnages de couleur noire  présentés dans une attitude obscène et s'inscrivant délibérément dans l'iconographie colonialiste est de nature à choquer, l'abstention puis le refus du maire de Grasse de faire usage de ses pouvoirs de police pour y mettre fin ne constituent pas en eux-mêmes une illégalité manifeste portant atteinte à une liberté fondamentale qu'il appartiendrait au juge administratif des référés de faire cesser", estime-t-il notamment dans sa décision.