Dachau : que va voir la ministre des Outre-mer ?

Ce dimanche, George Pau-Langevin représente la France à la commémoration du 70ème anniversaire de la libération du camp de concentration de Dachau, en Allemagne. Que va-t-elle voir ? La1ère vous l'explique en images. 
La première image que verra George Pau-Langevin en arrivant dans l'ex-camp de concentration, c'est cette grille en fer forgée, la porte d'entrée de Dachau, sur laquelle figure l'inscription des nazis : "Arbeit macht Frei" ("Le travail rend libre"). Officiellement, les camps étaient des camps de travail. Ils cachaient en réalité une entreprise d'extermination massive, un génocide qui coûta la vie à 6 millions de juifs. A Dachau, sur les 200.000 déportés (juifs, opposants politiques, tziganes, homosexuels...) entre 1933 et 1945, 41.000 ont été tués par les nazis. 
Une fois cette porte passée, la ministre, comme les milliers de visiteurs qui se rendent à Dachau chaque année, sera plongée dans un univers quasi indicible. Celui des nus et des morts. Un voyage pétrifiant parmi "les rayés et les tondus des camps de concentration", selon l'expression d'André Malraux. Visiter Dachau est une plongée dans le nu de la vie.


Lieux de cultes et de mémoire

Ce dimanche 3 mai, la cérémonie officielle, présidée par la chancelière allemande Angela Merkel, débutera par un office religieux œcuménique. Dans le camp, après la libération, plusieurs édifices religieux ont été construits, dont un juif et un catholique (voir les photos ci-dessous).
lieu de recueillement juif
Christ sur l'édifice catholique


Le crématorium : le choc

La visite du crématorium, où se poursuivra ensuite la cérémonie, est un choc absolu. Dans un nid de verdures, au fond du camp, il faut passer une petite rivière, pour apercevoir un bâtiment en briques qui se distingue seulement, au premier regard, par sa haute cheminée.

A l'intérieur, voici le parcours des martyrs. La salle où les déportés se déshabillaient pour "prendre une douche", leur disaient les nazis. Puis la chambre à gaz, basse de plafond, sans ouverture, oppressante. Et enfin les fours crématoires, parfaitement alignés dans un ordonnancement macabre.

A l'extérieur, autour du bâtiment, seules quelques pierres posées au sol témoignent des dizaines de milliers de victimes qui ont péri à Dachau. 
Le bâtiment du four crématoire
Chambre à gaz
Four crématoire
"Tombe de cendres", à l'extérieur du crématoire


Le camp, ses baraquements et ses fantômes

En effectuant à pied les quelques centaines de mètres qui séparent les fours crématoires de la place d'appel du camp, où se poursuivra la cérémonie, George Pau-Langevin et les autres personnalités, passeront à proximité des deux immenses esplanades sur lesquelles se trouvaient les dizaines de baraquements où dormaient les déportés.

Ces bâtiments de bois sont aujourd'hui détruits, mais l'un deux a été reconstitué, avec ses lits de bois dans l'immense dortoir.
emplacement des anciens baraquements

dortoirs

Après la prise de parole de plusieurs officiels, de trois survivants de Dachau, puis d'Angela Merkel, ce sera le traditionnel dépôt de gerbes, sur la place d'appel du camp. Une place sur laquelle plusieurs mémoriaux rappellent la barbarie nazie.
Sur ce dernier monument, situé en face de la porte d'entrée du camp, il est écrit :

 Puisse l'exemple de ceux qui furent exterminés ici de 1933 à 1945 dans la lutte contre le nazisme, faire que les vivants s'unissent pour défendre la paix, la liberté et le respect de la personne humaine.