Des investisseurs chinois se lancent dans l'aquaculture sur l'atoll de Hao en Polynésie française avec de grosses ambitions

L'atoll de Hao
Le gouvernement polynésien et une société financée par des investisseurs chinois, Tahiti Nui Ocean Foods, ont posé mercredi la première pierre (de 15 tonnes !) d'un grand projet aquacole. L’objectif du groupe chinois est de produire 50 000 tonnes de poissons par an.
Sur l’atoll de Hao en Polynésie, Tahiti Nui Ocean Foods, filiale du groupe chinois Tian Rui, compte investir 1,5 milliard de dollars en Polynésie dans l’aquaculture. La filiale vise une production annuelle d'au moins 50 000 tonnes de poissons de lagon, dans 2 800 cages d'élevage. La production de crevettes et de concombres de mer est aussi prévue.
  

Pierre inaugurale de 15 tonnes         

Le chantier devrait durer 24 à 30 mois, et employer environ 500 personnes, sur cet atoll actuellement peuplé d'un millier d'habitants. Le même nombre d'employés, voire un peu plus, est prévu en phase d'exploitation. Ce mercredi, une pierre inaugurale de quinze tonnes a été amenée par bateau sur l'atoll de Hao dans l'archipel des Tuamotu.
  

Une base arrière militaire         

Le gouvernement polynésien insiste dans ses discours sur la protection de l'environnement. L’atoll de Hao a servi de base arrière militaire à l'époque des essais nucléaires, et il est en cours de réhabilitation. Il a d'ailleurs été choisi en partie pour sa longue piste aéroportuaire, qui permettra des exportations directes vers la Chine.
 
Ancienne base arrière du CEP, Hao se convertit à l’industrie piscicole
  

Un territoire en manque d'emplois        

Le gouvernement local veille aussi au recrutement de main-d'oeuvre polynésienne, car ce projet est très attendu dans un territoire en manque d'emplois. En l'absence de caisse de chômage, on estime entre 20 et 25% le nombre de personnes sans travail. Les atolls offrent en particulier peu d'emplois en dehors de la pêche et de la coprahculture (récolte des noix de coco pour leur huile, en particulier pour faire du monoï). L'aquaculture est le secteur de l'alimentation à la plus forte croissance au plan mondial. Elle est cependant très peu développée en Polynésie, qui dispose dans le Pacifique Sud d'une surface maritime grande comme l'Europe.
 

Projet hôtelier financé par des Chinois

Un autre projet potentiellement financé par des investisseurs chinois est dans les cartons : le Mahana Beach, un complexe hôtelier de 3 128 chambres à Tahiti. Estimé à 2,1 milliards d'euros, ce projet est toujours en phase d'études. Le chantier pourrait générer 10.000 emplois pendant 4 ans. Mardi, le Haut-commissaire, représentant de l'Etat français dans la collectivité, a rencontré une délégation de l'Association du Peuple Chinois pour l'Amitié avec l'Étranger (APCAE), dont l'un des objectifs est de " promouvoir les échanges économiques et les investissements des entreprises chinoises à l'étranger".
 

Ligne directe entre la Chine et Papeete ?

L'APCAE lui a indiqué qu'en 2014, plus de 100 millions de touristes chinois ont passé leurs vacances à l'étranger, dont 2 millions en France. La Polynésie française souhaite capter une partie de ces touristes, notamment par la création d'une ligne directe entre la Chine et Papeete. Après une forte baisse au début des années 2000, le tourisme stagne autour de 170.000 visiteurs par an en Polynésie française, mais reste le premier secteur économique local.