A la veille du 10 mai, le CRAN (Conseil représentatif des Associations noires de France) annonce avoir assigné en justice Ernest-Antoine Seillière, ancien président du patronat français et du groupe Wendel, pour ses liens avec la traite négrière.
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Lors d'une conférence de presse à Bordeaux le président du CRAN, Louis-Georges Tin, a annoncé le dépôt, jeudi 7 mai auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, d'une "assignation pour crime contre l'Humanité et recel de crime contre l'Humanité" contre le baron Ernest-Antoine Seillière de Laborde, dont "la fortune est en bonne partie issue de la traite négrière", mais aussi "solidairement contre le fonds Wendel", pour "demander réparation" au nom des victimes de l'esclavage et de la traite négrière.
"Des biens mal acquis"
Le CRAN ayant "tenté en vain d'établir un dialogue avec le baron Seillière qui n'a pas abouti, a donc choisi la voie judiciaire", a expliqué son président. "Les descendants des esclavagistes ne sont pas coupables mais ils sont bénéficiaires et leur fortune est faite de biens mal acquis", a-t-il souligné. "Et en refusant toute réparation, ils deviennent solidaires de fait du crime dont ils essaient de se démarquer en vain", selon Louis-Georges Tin.
Déjà en 2014
Lors des commémorations du 10 mai, le CRAN avait décidé l'an dernier d'interpeller de grandes institutions financières sur leurs liens historiques avec la traite négrière. Il avait alors pointé du doigt Demachy-Seillière, un fonds d'investissement fondé par la famille Seillière de Laborde, propriétaire au XVIIIème siècle "de trois plantations dans l'ancienne colonie française Saint Domingue, et de vaisseaux négriers ayant déporté des esclaves, hommes, femmes et enfants, d'Afrique vers les Antilles", selon le CRAN.
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