C'est la journée mondiale de la biodiversité : coup de projecteur sur l'Outre-mer !

Chenille du papillon Automeris egeus de Guyane
En cette journée mondiale de la biodiversité, La1ère vous invite à découvrir des bestioles et des plantes d'Outre-mer étonnantes. Le Muséum national d’histoire naturelle réactualise chaque jour son inventaire des espèces terrestres et marines. 70 500 espèces d’Outre-mer y sont décrites. 
Ce n'est pas un mythe ! 80% de la biodiversité française se trouve Outre-mer. La Guyane française à elle-seule représente la moitié de la biodiversité nationale. La Polynésie abrite 20% des atolls de la planète. La Nouvelle-Calédonie affiche un taux d'endémisme parmi les plus élevés au monde, ce qui signifie que le Caillou possède de nombreuses espèces que l'on ne trouve que là.

Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) présente une petite partie de cette richesse dans son dernier recensement des espèces d’animaux, de plantes et de champignons terrestres et marins. Il est possible de les voir sur le site de l’Inventaire National du patrimoine. 87 325 espèces de l’Hexagone y sont décrites et seulement 70 458 de l'Outre-mer. Mais ça progresse de jour en jour !
 

10% de la biodiversité décrite Outre-mer, 80% dans l'Hexagone

80% de la biodiversité de l’Hexagone est décrite dans cet inventaire. En revanche, en ce qui concerne l’Outre-mer, il reste à décrire et inventorier 90% des espèces. Un travail énorme auquel s’attèlent les chercheurs du Muséum. Au total, plus de 22 000 espèces d’Outre-mer ont fait leur entrée récemment dans ce nouvel inventaire et La1ère en cette journée mondiale de la biodiversité vous présente des exemples concrets.
 

La Guyane et son papillon de nuit vert

Eulepidotis Poirieri, papillon nocturne de Guyane
Ce magnifique insecte a été décrit par Jérôme Barbut, chercheur au Muséum, spécialiste des papillons nocturnes.  "Il a été découvert par un collègue Eddy Poirier sur un inselberg (colline) du parc des Nouragues en Guyane, raconte Jérôme Barbut. Du coup, je lui ai donné le nom de cet ami. C’est assez classique quand on décrit et nomme une espèce nouvelle. Je décris tous les ans plein d’espèces, mais rarement d’aussi belles."
 

Le plus grand coléoptère au monde se trouve en… Guyane

Titanus giganteus, le plus grand coléoptére de Guyane
Il possède un nom éloquent : Titanus giganteus. Ce géant de 17 cm que l’on trouve en Guyane fait désormais partie de l’inventaire du muséum. Le naturaliste suédois Linné l’avait déjà décrit, au début du 19e siècle.
 

Les limaces de mer de Mayotte

Aplysia parvula, limace de mer de Mayotte
Aplysia parvula, c’est son nom, cette magnifique limace de mer photographiée à Mayotte a fait son entrée dans l’inventaire du patrimoine naturelle du Museum. Eléonore Vandel, chargée d’étude au Muséum a découvert cette espèce dans les archives de Bernard Thomassin, ex-chercheur au CNRS qui a passé 30 années de sa vie à Mayotte.

Nembrotha aurea, une limace de mer de Mayotte dans l'inventaire de la biodiversité du Muséum

Une mousse des Antilles françaises

Hemiragis aurea, mousse des Antilles
Cette année, les mousses des Antilles ont leur place dans l’Inventaire de biodiversité du Muséum et notamment Hemiragis aurea. Olivier Gargomy du service du Patrimoine naturel précise à La1ère : "Cette mousse a été décrite il y a longtemps par Lamarck (naturaliste français du début du 19e siècle), mais ces données n’étaient pas encore à la disposition du public et des gestionnaires de données." C’est désormais le cas.
 

Une crevette et un mollusque de Guadeloupe

Naushonia draconi, crevette de Guadeloupe
Volvarina lineae, mollusque de Guadeloupe
En 2012, le Muséum a organisé en coopération avec le Parc naturel de la Guadeloupe et l’Université des Antilles-Guyane une expédition naturaliste baptisée Karubenthos. "Dirigée par Philippe Bouchet du Muséum, cette expédition a rassemblé 40 chercheurs de 20 nationalités, raconte Olivier Gargominy. Parmi les espèces découvertes  Naushonia draconis, une crevette et Volvarina lineae un mollusque figurent désormais dans l’inventaire."
 

Le retour de l’alobate de la Martinique

Alobates chalcopis, alobate de la Martinique
"On pensait avoir perdu cette minuscule grenouille colorée et toxique endémique de la Martinique, précise Olivier Gargominy du service du Patrimoine naturel. Il n’y a d'ailleurs normalement pas d’alobates dans les îles. Mais pourtant on l’a retrouvé récemment sur la Montagne Pelée. Nous avons réussi à prouver grâce à des études moléculaires qu’il s’agissait bien de l’Alobates chalcopis, endémique de la Martinique. Ce qui prouve que notre inventaire est très réactif."
 

Les reptiles de Nouvelle-Calédonie

Patte de gecko géant de Nouvelle-Calédonie
"Durant ces 30 dernières années, des chercheurs australiens ont décrit de nombreuses espèces de reptiles de Nouvelle-Calédonie, explique Olivier Gargominy. 8 scinques (lézards) et un gecko du Caillou figurent désormais dans notre inventaire."
 

Une sublime orchidée de Saint-Pierre-et-Miquelon

Calopogon pulchellus, orchidée de Saint-Pierre-et-Miquelon
La flore de Saint-Pierre-et-Miquelon n’était pas traitée par l’inventaire. Désormais, l’archipel français situé au large du Canada voit son orchidée Calopogon pulchellus bien identifiée.
 

L’escargot disparu de Ruruta mais présent à Raivavae en Polynésie

Austral donta et autres coquilles d'escargots de Polynésie
De nombreuses espèces d’escargots ont été récoltées en 2003 lors d’une expédition en Polynésie. Il y en a une qui a particulièrement marqué Olivier Gargominy. "A Ruruta, on a trouvé une coquille d’un escargot Austral donta d’environ une centaine d’années. Ce n'était pas un fossile. Cette espèce a disparu sur l’île mais elle subsiste à Raivavae, toujours en Polynésie. Aujourd'hui une espèce sur dix disparaît. C’est une véritable hécatombe", se désole le chercheur.
 

Les poissons des grands fonds de La Réunion

Enneapterygius pusillus, poisson des grands fonds de La Réunion
Fromia monilis, étoile de mer des profondeurs de La Réunion
Grâce à l’expédition Biolave, les chercheurs du Muséum disposent de nombreuses données sur les poissons des grands fonds de La Réunion. En 2007, les coulées du Piton de la Fournaise ont provoqué la remontée d’un grand nombre de poissons des abysses tués par les chocs thermiques et chimiques engendrés par la lave sous l’océan. Le poisson  Enneapterygius pusillus et une étoile de mer Fromia monilis qui vit à 35 mètres de profondeur figurent désormais dans l'inventaire national du patrimoine naturel.