Le parcours atypique de Daniel Gardiole, concertiste et professeur de musique classique

Le concertiste Daniel Gardiole en 2012.
Issu d’une famille antillaise de onze enfants de La Courneuve en Seine-Saint-Denis, Daniel Gardiole est concertiste classique et professeur de piano. Il entame la semaine prochaine une série de concerts à Paris et à Nyons. Entretien. 
Qui a dit que la banlieue ne regorgeait point de talents ? Daniel Gardiole a grandi à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dans la fameuse Cité des 4000. De père guadeloupéen et de mère martiniquaise (cette dernière ayant également des origines espagnoles), il a été élevé avec 10 frères et sœurs. C’est sous l’influence de ces dernières qu’il commence le piano à l’âge de huit ans. Avec passion.
 
Formé au Conservatoire de La Courneuve, puis à ceux de Boulogne et de Paris, Daniel Gardiole prépare actuellement son diplôme d’Etat de professeur, tout en enseignant le piano et la formation musicale au conservatoire d’Eaubone, dans le Val d’Oise en région parisienne.  
 

Concerts au Chili, au Maroc et en Russie 

Agé de 28 ans, il fait régulièrement des concerts en France et a également joué au Chili, au Maroc et en Russie. En 2012, il sort un premier album, "L’Aube des Siècles" (édité chez L’Algarade) en hommage au pianiste français Paul Loyonnet (1889-1988). La semaine prochaine, il entamera une série de concerts à Paris et à Nyons (Drôme) où il interprétera Schubert, Sergio Ortega, Brahms et Lucien Durosoir.

 « Mes compositeurs favoris sont les Français Debussy, Fauré, Ravel et le Russe Scriabine », confie Daniel Gardiole, qui reconnaît ne pas être influencé par la musique antillaise. « Mes parents ne nous ont pas transmis cette culture, peut-être par souci d’intégration. Mais je sens une lacune. Cela me travaille depuis quelque temps ».
 

Rares concertistes noirs

Rares sont les concertistes noirs dans les orchestres de musique classique, selon Daniel Gardiole. « Il y a des regards ou des questionnements de la part de certaines personnes. J’ai vécu aussi des choses qui m’ont rappelé que nous étions des exceptions - entre guillemets - mais pour moi c’est anodin, et même plutôt drôle. Dans ce cas-là, on se souvient un peu plus de nous, et finalement c’est bien ! »
 
Le pianiste regrette cependant le caractère assez élitiste de la musique classique. « On a pas encore démystifié la musique classique pour dire que tout le monde peut en faire et que ce n’est pas réservé à une certaine classe sociale. Malheureusement ces problèmes sont encore bien présents, mais la pratique tout comme l’écoute ne sont pas réservés. D’ailleurs les concerts sont de plus pédagogiques pour amener de plus en plus de gens. C’est aussi à nous musiciens de faire ce travail pour ne pas perdre notre public, et parce que la musique c’est le partage ».
 

ECOUTEZ des extraits de « L’Aube des Siècles » de Daniel Gardiole


Prochains concerts de Daniel Gardiole

Vendredi 29 mai 2015, 20h30
Temple Saint-Marcel
24, rue Pierre Nicole
75005 Paris
Le voyage d'hiver, de Schubert, avec Stéphane Baroux. Piano et voix
 
Mercredi 03 juin 2015, 19h
Institut Cervantes
11 avenue Marceau
75116 Paris
Les chants du capitaine de Sergio Ortega avec Sophie Geoffroy-Dechaumes. Voix et Piano
 
Samedi 06 juin 2015, 18h00
Auditorium Edmond Michelet
18 rue de l’Hôtel de Ville
75004 Paris
Aube Sonate d'été de Lucien Durosoir
 
Vendredi 26 juin 2015 au dimanche 28 juin 2015, 12h00
Eglise Saint Vincent
26110 Nyons
Festival Lucien Durosoir
Brahms opus 118 et Aube Sonate d'été, de Lucien Durosoir

D'autres infos sur le site de Daniel Gardiole