Dany Laferrière sera intronisé jeudi 27 mai, à l'Académie française. L'écrivain sera le premier Haïtien et le premier Québécois à siéger sous la Coupole où il occupera le fauteuil numéro 2, qui fut jadis celui de Montesquieu. Portrait de cet écrivain voyageur, nouvel immortel.
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Volontiers espiègle, récusant les étiquettes, l'auteur de "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" ou du "Journal d'un écrivain en pyjama" compte apporter "un peu de verdeur à l'Académie française".
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, Dany Laferrière, écrivain voyageur à la langue savoureuse et au rire contagieux, va succéder à l'écrivain d'origine argentine Hector Bianciotti. Lors de son intronisation il portera un costume confectionné au Québec par Jean-Claude Poitras, avec un col semblable à celui du libérateur d'Haïti, Toussaint Louverture. L'épée qui lui sera remise est signée du sculpteur haïtien Patrick Vilaire.
Auprès de cette femme cultivée à qui il a rendu un hommage émouvant dans son livre "L'odeur du café", l'enfant Dany Laferrière va se familiariser avec les mots, lisant tout ce qui est imprimé y compris, raconte-t-il, le magazine Tel Quel auquel il "ne comprenait rien". Il va surtout s'imprégner de la compagnie des femmes, racontant en riant comment ces femmes dont sa tante, bibliothécaire, l'habillait avec des habits de filles.
Écrivain, il est aussi un grand lecteur. Il dit lire "dans sa baignoire rose" et voue un quasi-culte au poète américain Walt Whitman tout en louant l'œuvre de Maurice Blanchot, de Boulgakov, Simenon ou Gombrowicz.
A l'Académie française, il a annoncé qu'il ne se présenterai pas "comme le défenseur d'une langue, d'une région, d'une manière d'être. La langue est à tout le monde". Que dira-t-il à ses pairs? "Je commencerai par leur dire : "Bonjour, comment ça va ?" Ma mère m'a appris les bonnes manières".
Il a reçu le prix Médicis 2009 et le Grand Prix du livre de Montréal pour son roman "L'énigme du retour", qui raconte son retour en Haïti après la mort de son père.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, Dany Laferrière, écrivain voyageur à la langue savoureuse et au rire contagieux, va succéder à l'écrivain d'origine argentine Hector Bianciotti. Lors de son intronisation il portera un costume confectionné au Québec par Jean-Claude Poitras, avec un col semblable à celui du libérateur d'Haïti, Toussaint Louverture. L'épée qui lui sera remise est signée du sculpteur haïtien Patrick Vilaire.
Dany Laferrière veut faire entrer un peu de verdeur à l'Académie française http://t.co/kDz0qoeP4C pic.twitter.com/G2UPuQMmVs
— Culturebox (@Culturebox) 26 Mai 2015
Naissance à Port-au-Prince
Né à Port-au-Prince il y a 62 ans, Dany Laferrière a été élu à l'Académie française en décembre 2013 au premier tour. Fils de l'ancien maire de la capitale haïtienne, contraint à l'exil lorsque le dictateur Jean-Claude Duvalier prend le pouvoir, Dany Laferrière doit vite abandonner la capitale pour être confié à sa grand-mère, Da, dans le village de Petit-Goâve.Auprès de cette femme cultivée à qui il a rendu un hommage émouvant dans son livre "L'odeur du café", l'enfant Dany Laferrière va se familiariser avec les mots, lisant tout ce qui est imprimé y compris, raconte-t-il, le magazine Tel Quel auquel il "ne comprenait rien". Il va surtout s'imprégner de la compagnie des femmes, racontant en riant comment ces femmes dont sa tante, bibliothécaire, l'habillait avec des habits de filles.
L’exil à Montréal
Quand Bébé Doc succède à son père, le sinistre Jean-Claude Duvalier, Dany Laferrière prend à son tour le chemin de l'exil. Comme beaucoup d'Haïtiens, il s'installe à Montréal où longtemps il a vécu "comme un clochard", travaillant au noir dans des tanneries, avant de connaître un succès fulgurant avec son premier livre, "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" publié en 1985.Des livres sur Haïti
Depuis, les livres dont beaucoup reviennent sur son enfance à Haïti, se sont enchaînés. En peu de mots, Dany Laferrière réussit à dépeindre le foisonnement de la nature, la vie grouillante des villes. Il refuse de se laisser enfermer dans l'image de "l'écrivain noir". Avec une pointe de provocation, il a intitulé un de ses livres "Je suis un écrivain japonais". Il n'a de cesse de dénoncer "l'outrage géographique". "C'est une erreur, en littérature, de relier malgré lui un écrivain à son origine", a-t-il dit.Écrivain, il est aussi un grand lecteur. Il dit lire "dans sa baignoire rose" et voue un quasi-culte au poète américain Walt Whitman tout en louant l'œuvre de Maurice Blanchot, de Boulgakov, Simenon ou Gombrowicz.
Plusieurs arts
Touche à tout, cette force de la nature s'intéresse aussi au cinéma et à la peinture. Il reconnaît d'ailleurs ce qu'il doit à la peinture naïve haïtienne : "Créer une oeuvre qui soit tellement occupée par les sens qu'elle finisse par intoxiquer le lecteur, lui empêchant toute attitude critique." "C'est aussi ça l'oeuvre d'art, ça devrait permettre le repos de l'esprit et l'éveil des sens", a-t-il dit dans des entretiens diffusés cette semaine sur la radio France Culture.A l'Académie française, il a annoncé qu'il ne se présenterai pas "comme le défenseur d'une langue, d'une région, d'une manière d'être. La langue est à tout le monde". Que dira-t-il à ses pairs? "Je commencerai par leur dire : "Bonjour, comment ça va ?" Ma mère m'a appris les bonnes manières".
Il a reçu le prix Médicis 2009 et le Grand Prix du livre de Montréal pour son roman "L'énigme du retour", qui raconte son retour en Haïti après la mort de son père.
#Academie Dany Lafferrière occupera le fauteuil nº2, selon sa fiche officielle http://t.co/yErJ1PvjTO
— Fabien (@Menilmuche) 26 Mai 2015