Il y avait un air de fête ce jeudi à l’Académie française. L’écrivain québécois et haïtien Dany Laferrière a fait son discours d’intronisation devant ses nouveaux collègues académiciens, sa famille, ses amis ainsi que le président de la République et le Premier ministre québécois
A l’Académie française ce jeudi, on se serait cru à un mariage. Tout le monde était sur son trente et un ou en uniforme. Les voitures officielles se sont succédées devant la coupole, tandis que les amis et la famille de Dany Laferrière arrivaient à pied. Ses trois filles, Alexandra, Sarah-Hélène et Mélissa se sont installées bien sagement au premier rang de la coupole.
L’académicien Amin Maalouf, le parrain de l’écrivain haïtien est entré dans la cour de la célèbre institution parmi les premiers. Il réservait une belle surprise à son protégé. Son discours terriblement émouvant sur le nouvel académicien rappelait les heures sombres d’Haïti. Amin Maalouf a évoqué le destin tragique du père de Dany Laferrière, homme exilé qui avait perdu "l’estime de soi".
Très ému, l’auteur du "Pays sans chapeau" a fait ses premiers pas dans la coupole, vêtu de son costume brodé. Dans un amphithéâtre plein, Dany Laferrière s’est livré à un vaste discours très appliqué sur son prédécesseur Hector Bianciotti. Longuement applaudi, Dany Laferrière n’a pas boudé son plaisir, saluant ses amis, sa famille, ses collègues académiciens et les responsables politiques venus le féliciter.
Le fauteuil n°2 sera désormais le reposoir de l’auteur de "L’art presque perdu de ne rien faire", même si avec 23 livres au compteur, Dany Laferrière n’est pas du genre à se ménager.