Imany : "Mon meilleur souvenir de concert, je l’ai vécu en Guadeloupe"

Imany, devant la Philarmonie de Paris
La chanteuse Imany poursuit sa tournée à travers la France et la Suisse. Dotée d’une voix grave unique, l’ex-top model de New-York puise dans son enfance bercée par les Comores lointaines des trésors d’inspiration. Un deuxième album est en préparation. Rencontre.
A deux pas de la nouvelle Cité de la musique de Paris, au café des concerts, Imany et sa sœur Fatou, son manager, accueillent La1ère. La chanteuse d’origine comorienne savoure cette nouvelle tournée. "J’aime beaucoup la scène.  J’ai déjà fait plus de 400 concerts et ça me fait toujours autant plaisir de partager ainsi ma musique. En Pologne, les gens sont très généreux, mais l’un de mes plus beaux souvenirs, je l’ai vécu en Guadeloupe à la Kaza en mars 2012. Stéphane Castry, le bassiste guadeloupéen qui jouait avec moi était vraiment touché. C’était magique".

Mélancolie familiale 

Après son premier opus "The shape Of A broken Heart", l’ex-mannequin prépare un second album qui devrait sortir début 2016. "Avec tous mes concerts, j’ai eu envie d’écrire un album plus rock, plus pop, plus bavard dans les arrangements", précise Imany à La1ère. La chanteuse confie avoir puisé pour son premier album dans la mélancolie familiale d’une histoire douloureuse aux Comores. "Ma grand-mère a été mariée très jeune, elle a perdu tous ses enfants sauf ma mère qui s’est retrouvée très vite orpheline".        

Imany à La Villette à Paris
 

Vacances sur la Grande Comore

Imany a grandi à Martigues puis à Velizy en région parisienne. Tous les cinq ans, la famille, les sept frères et sœurs partaient en vacances aux Comores. "Mon père est d’Ivoini, ma mère de M’Vouni, au pied du Khartala. J’ai toujours aimé passer mes vacances sur la Grande Comore, raconte Imany à La1ère. Il n’y avait pas de télévision, de téléphone. Je me sentais plus proche de la nature là-bas, plus connecté avec moi-même. Je n’arrêtais pas de lire. Mon père avait récupéré pleins de livres en France pour monter une bibliothèque. Je récupérais les livres en double. Je me souviens encore du livre de la jungle de Rudyard Kipling que j’ai lu à 10 ans. J’étais fière".
 

Les toilettes en or de Donald Trump

A 17 ans, Imany a commencé une carrière de mannequin qui l’a emmené aux Etats-Unis. La jeune femme prend des cours de chant et mène une carrière qui ne l’emballe guère. "Au bout d’un moment, je me suis dit qu’il fallait passer à autre chose, je m’ennuyais", dit-elle. Malgré tout, cette carrière lui a permis de vivre de drôles d’expérience comme cette soirée organisée par Donald Trump dans sa tour à New-York. "Les toilettes étaient en or ou plaquées or, se souvient Imany. Avant de voir ça, je ne m’étais pas imaginée à quel point des gens pouvaient être riches. Et puis, je me suis dit : quelle curieuse manière d’investir son argent !"

Succès en Europe de l'Est 

En mai 1998, Imany a participé au dernier défilé d’Yves Saint-Laurent. "C’est le défilé qui m’a le plus marqué. Yves Saint-Laurent ne parlait pas. C’était un mythe". Dix ans plus tard, la jeune femme coupe les ponts avec le mannequinat, rencontre son producteur Malick N'Diaye  et se lance dans une carrière de chanteuse qui la passionne. Son premier album rencontre son public en France, mais pas seulement. La chanteuse d’origine comorienne séduit en Pologne, en Italie, en Grèce, en Turquie, en Russie, en Ukraine et en Géorgie.
 
Imany à Paris en novembre 2011

Le rap de Wu-Tang

"J’ai toujours écouté de la musique, souligne Imany, mais mes goûts étaient très éclectiques : la variété française, la variété africaine et Billie Holiday. A 15 ans, le rap de Wu-Tang me parlait. Ce groupe racontait les conditions de vie des noirs dans les ghettos. C’était un rap revendicatif". En revanche Imany ne se souvient pas d’avoir eu des influences musicales de l’Océan Indien.
 

Les coups d'Etat de Bob Denard

Imany, fille de militaire, a grandi avec ses six frères et sœurs en France. Son père suivait de près les soubresauts de la vie politique comorienne. "A la maison, on vivait au rythme des multiples coups d’Etat de Bob Denard. Mon père était très politisé. Il a pensé faire de la politique, mais n’a jamais sauté le pas". Les Comores étaient présentes à la maison, même si Imany avoue ne pas parler couramment le comorien. "Je parle mieux l’anglais", confie-t-elle.
 

"Moorea, l'un des plus beaux endroits au monde" 

Avant de partir à la retraite sur la Grande Comore, le père d’Imany a travaillé à Tahiti pendant trois ans. "Pour ma mère, c’était merveilleux. C’était probablement les années les plus heureuses de sa vie. Il y avait encore les deux cadets de la famille avec elle. Nous avons passé ensemble Noël à Tahiti. On est allé à Moorea. C’est l’un des plus beaux endroits au monde".      

Prochaines dates de la tournée d'Imany

29/05  Metz (57) Saint Pierre Saint Nonnain
30/05 Geneve (CH) Fête de l'Espoir
31/05 Zurich (CH) Moods
 
09/06 Lyon (69) Marché Gare
11/06 Montpellier (34) Victoire 2
12/06 Maury - Perpignan (66) Voix de Femmes
13/06 Marseille (13) Africa Fete
16/06 Bordeaux (33) Trianon
17/06 Toulouse (31) Rex
24/06 Paris (75) New Morning
25/06  Pacé -Rennes (35) Ponant