Rugby : qui sont les ultramarins du Stade Français, en finale du Top 14, face à Clermont?

Ce samedi 13 juin, c'est la finale du Top 14 de Rugby entre Clermont et le Stade Français. Du côté de Clermont, il y a le Calédonien Sébastien Vahaamahina, tandis que deux ultramarins jouent dans le pack du Stade Français. Portraits.

Danty déjà au top ?  

Le Marie-Galantais Jonathan Danty est un homme comblé. A 22 ans , il va jouer sa première finale de top 14 avec son club formateur, et des joueurs avec qui il a commencé à jouer au rugby à 15 ans, au Puc. Un vrai titi parisien, heureux comme un gosse vendredi soir après avoir sorti Toulon, le club de son pote Bastareaud . Si son aîné ne s'est pas arrêté pour parler à la presse, hormis la chaîne cryptée détentrice des droits télévisés du top 14, il n'a pas manquer une petite accolade amicale à son cadet alors qu'il rejoignait le bus des perdants .

Jonathan lui est revenu, brièvement sur ce duel qui n'en fut pas vraiment un.... "Mon duel avec Mathieu ? on connaît tellement nos forces et faiblesses et vice versa qu´on a anticipé nos courses et du coup on s'est pas affronté directement. Mais j'en dirai pas plus sur Mathieu, il  a fait son match moi le mien. On était plus mort de faim qu'eux et surtout on en voulait plus c'est tout".

La perpective de la finale ?  "Maintenant qu'on y est, j'y crois ! C'est une fierté de porter ce maillot, on est une petite bande de joueurs de Paris, on arrive au top, c'est vrai je suis fier. Les coachs ont mis en place un système avec la formation, on est une bande de potes  ayant évolué dans les équipes de jeunes et maintenant on y est !"

Ses parents seront sans doute dans les tribunes du stade de France samedi. Son papa de Marie-Galante, sa maman de Morne à L'Eau. Toute la Guadeloupe suivra le parcours du petit Danty qui deviendra peut être grand.

Lakafia , le pari de Gonzalo le Gaucho

Gonzalo Quesada est un homme d'honneur. Le coach argentin du Stade Français ne se trompe pas souvent sur le choix de ses hommes et il façonne son groupe "à la grinta et au corazon" (au tempérament et au cœur). 
Raphael Lakafia, le calédonien en est le meilleur exemple, lui qui avouait en fin de demi-finale avoir "le mollet dans la boîte à gants", a sorti encore vendredi dernier, un match énorme dans le sillage de son capitaine Sergio Parisse. 

Mais c'est Quesada qui a senti que Lakafia était prêt pour le combat contre le champion d'Europe et champion de France en titre, Toulon :
" Rafa c'est le reflet de ce qu'on essaye de créer dans cette équipe en prenant du plaisir, être performant, porter le maillot avec une vraie identité ", nous confiait après match le technicien Argentin "On a pris le pari de le mettre sur le terrain malgré le docteur qui nous l'avait déconseillé, comme Sergio qui était blessé aussi, les deux nous ont sorti un beau numéro."
 
Le calédonien, 26 ans , fils de l'ex double champion de France et recordman de France de lancer du javelot, Jean Paul Lakafia ( 86 mètres 60, costaud le papa), revit ici à Paris. Oubliées, les années galères à Biarritz qui ont suivi sa présence surprise dans le groupe France de 2011 pour la coupe du monde, et où on lui demandait de sauver un peu trop la patrie.
 
Gonzalo Quesada ne s est pas trompé :  "Je suis assez content de lui avoir téléphone l'an dernier et  qu'il nous ait rejoint. On se connaissait un peu , je croyais en en lui et pensais qu'il pourrait s'épanouir ici .C'est une très belle histoire car c'est le reflet de notre club, mélange de mecs d'expérience et de jeunes pleins de talent".
 
Le talent, Rafa n'en manque pas. Certes il n'a pas été pris dans la liste de Philippe Saint-André cette année pour la coupe du monde à l'automne, mais il va disputer sa première finale de top 14 avec beaucoup d'envie.  "C'est un rêve, honnêtement, j'espère qu'on sera champions et on fera tout pour, ce serait trop bête d'échouer, je vais faire des soins et me reposer car Clermont c'est une grosse cylindrée , j y ai joué avec mon frère avant d'aller à Grenoble et c'est un peu le club qui m a lancé."

31 ans après son père, présent aux jeux olympiques de Los Angeles, l'année ou Carl Lewis a tout bousculé il va essayer d'écrire son histoire en lettres capitales avec le Stade Français, à Paris, un club qui l'a déjà mis dans son calendrier des Dieux du stade ... Un signe.