Les Républicains annoncent ce lundi que le parti va organiser un "groupe de travail" chargé de plancher sur "le droit du sol". Une décision qui fait suite aux interrogations de Nicolas Sarkozy. "Faut-il remettre en cause le droit du sol ?" s’est interrogé, samedi, l’ancien chef d'Etat.
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Les Républicains vont organiser un "groupe de travail" chargé de plancher sur "le droit du sol". "Aucun sujet n'est tabou", affirme Lydia Guirous, une des porte-parole du parti, qui précise que "le calendrier n'est pas encore tranché". La porte-parole indique toutefois qu’une "convention" sur l'immigration, qui abordera notamment cette question du droit du sol et de la nationalité française, sera organisée par Les Républicains.
Le président des Républicains s'exprimait en présence d'Éric Ciotti, secrétaire général adjoint du parti, qui avait proposé, en mai dernier, le rétablissement du "droit du sang" (être né de parents français) pour obtenir la nationalité française, avec le maintien du "droit du sol" (né en France de parents étrangers) pour les ressortissants de l'Union européenne.
Alors ministre de l'Outre-mer, François Baroin avait dit qu'il "faudrait envisager" de remettre en cause le droit du sol "dans certaines collectivités d'outre-mer", comme moyen de lutter contre l'immigration clandestine.
Pour Les Républicains, la donne a changé avec l'arrivée massive de migrants d'outre-Méditerranée. "La situation est grave, il va falloir traiter cette question", a mis en garde Lydia Guirous, ajoutant que "le devoir d'une famille politique moderne (était) de traiter de tous ces sujets, sans tabous, même les sujets qui fâchent".
.@LydiaGuirous "aucun sujet ne doit être tabou au sein des Républicains"
— les Républicains (@lesRepublicains) 15 Juin 2015
"Faut-il remettre en cause le doit du sol ?"
Devant les nouveaux adhérents de son parti qu'il recevait, samedi dernier, à Paris, Nicolas Sarkozy s'était interrogé : "Faut-il remettre en cause le droit du sol ? Cette question est incontestablement une question qui peut se poser. Je ne veux pas qu'on refuse le débat avant d'avoir posé le débat."Le président des Républicains s'exprimait en présence d'Éric Ciotti, secrétaire général adjoint du parti, qui avait proposé, en mai dernier, le rétablissement du "droit du sang" (être né de parents français) pour obtenir la nationalité française, avec le maintien du "droit du sol" (né en France de parents étrangers) pour les ressortissants de l'Union européenne.
Les questions d’immigration
Évoquant les questions d'immigration, de droit du sol, de mariage entre Français et étrangers, de Schengen ("je demande un nouveau Schengen", avec "la même politique migratoire" dans toute l'UE, a-t-il répété), l'ex-chef de l'État avait assuré aux centaines de nouveaux adhérents présents à la réunion que "tous ces sujets feront l'objet de propositions très précises sur lesquelles nous vous demanderons votre avis".Chers nouveaux adhérents, vous étiez si nombreux ce week-end à franchir les portes du siège des Républicains. Merci ! pic.twitter.com/TBWqVgFRxm
— les Républicains (@lesRepublicains) 15 Juin 2015
La remise en cause du droit du sol Outre-mer
Actuellement, le droit français mélange droit du sol et droit du sang pour l'acquisition de la nationalité française. Nicolas Sarkozy s'était jusque-là refusé à envisager le rétablissement du "droit du sang", une question déjà soulevée en 2005 par François Baroin.Alors ministre de l'Outre-mer, François Baroin avait dit qu'il "faudrait envisager" de remettre en cause le droit du sol "dans certaines collectivités d'outre-mer", comme moyen de lutter contre l'immigration clandestine.
Changement de ton chez les Républicains
En 2003, alors ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy s'était totalement opposé à la revendication du Front national d'instaurer le droit du sang en arguant : "Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n'est pas suffisamment pur." Lors de la présidentielle de 2012, le président sortant avait de nouveau répété son opposition au droit du sang en lançant : "Le droit du sol, c'est la France."Pour Les Républicains, la donne a changé avec l'arrivée massive de migrants d'outre-Méditerranée. "La situation est grave, il va falloir traiter cette question", a mis en garde Lydia Guirous, ajoutant que "le devoir d'une famille politique moderne (était) de traiter de tous ces sujets, sans tabous, même les sujets qui fâchent".