Droit du sol : Mayotte et la Guyane pointés du doigt dans les débats

Le débat sur le droit du sol est relancé depuis les déclarations de Nicolas Sarkozy samedi dernier.
En se demandant s’il fallait remettre en cause le droit du sol, Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a radicalement changé d’avis et relancé le débat. A droite, le sujet divise et chacun pointe du doigt les situations de la Guyane et de Mayotte.
"Faut-il remettre en cause le droit du sol ?" s’est interrogé, samedi 13 juin, Nicolas Sarkozy, devant les adhérents des Républicains. L’ancien chef de l’Etat leur a proposé un référendum interne avant l’été 2016, pour "fixer la ligne du parti". Dans la foulée, Les Républicains ont annoncé la création d’un groupe de travail sur le droit du sol.

Quand Nicolas Sarkozy défendait le droit du sol

Jusqu’à présent à droite, seul le député des Républicains Eric Ciotti plaidait pour un "retour au droit du sang" et pour une remise en question du droit du sol. Mais samedi, Nicolas Sarkozy a radicalement changé d'avis. Il y a plus de dix ans, l’ancien chef de l’Etat défendait pourtant le droit du sol. Alors ministre de l’Intérieur en 2003, il marquait sa différence avec le Front national lors d’un débat face à Jean-Marie Le Pen. L’échange tourne désormais en boucle sur les réseaux sociaux.


Le débat à droite

Chez les Républicains, la plupart des ténors comme Alain Juppé, François Fillon ou encore Bruno Le Maire sont opposés à la remise en cause du droit du sol qui devient donc un nouveau sujet de discorde. Résultat : le débat est relancé et les situations de Mayotte et de la Guyane sont évoquées.

Guyane et Mayotte

Ce mardi, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, était l’invité d’Europe 1. Il estime qu’il "faut relancer le débat sur le droit du sol", et poursuit : "Il est normal que l’on ait cette discussion quand on regarde ce qui se passe avec les migrants en Guyane, à Mayotte... Il faut avoir ce débat sereinement". Christian Jacob ne développera pas davantage la question de l’immigration dans ces deux départements français.


"Un problème gigantesque à Mayotte"

Ancien secrétaire général de l’Elysée et ancien ministre de l’Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant a lui aussi évoqué Mayotte, ce mardi, sur Sud Radio. Affirmant qu’il était "difficile" de revenir sur le droit du sol, "profondément inscrit dans l'histoire" de France, Claude Guéant a toutefois précisé qu’il y avait des territoires où il était nécessaire de le remettre en cause.

"A Mayotte, on a un problème tout à fait gigantesque. Les mamans comoriennes viennent, dans une très large majorité, donner naissance à leur enfant en territoire français. Ils ont donc vocation à devenir français. On a un problème un peu similaire en Guyane avec les Etats voisins. Je crois que là, il faut faire quelque chose", a-t-il déclaré.

La polémique, et après ?

Des références à l’Outre-mer qui ne font qu’attiser les débats, y compris dans ces départements. Invité la semaine dernière d’Opinion 1ère, le sénateur socialiste de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi avait déclaré : "Régulièrement, des élus jettent un pavé "droit du sang" dans la marre de l’immigration, sans apporter de suivi dans la réflexion, ce qui finit par desservir le débat. Du coup, on ne se pose pas les bonnes questions et on ne s'interroge pas sur les problèmes juridiques que cela cache".

Le droit du sol a été pensé au départ pour intégrer les populations immigrées, a-t-il rappelé, "mais il est détourné par ces mêmes populations, en particulier sur nos territoires de Guyane et de Mayotte".


Opinions1ère Thani Mohamed Soilihi par divad-telehcnop