Parfois nés en République dominicaine mais n'ayant jamais disposé de papiers officiels, des dizaines de milliers d'habitants, originaires d'Haïti en majorité, craignent de se faire expulser du pays, après l'expiration mercredi d'un processus de régularisation des immigrés clandestins.
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"Je suis née ici (...) mais ni mon père ni ma mère n'ont demandé mes papiers. Alors ce que je veux, c'est obtenir (un document) qui puisse m'assurer de ne pas être expulsée vers un pays que je ne connais pas", a confié Karina Charles à l'AFP, devant le ministère de l'Intérieur à Saint-Domingue, en charge de l'application du Plan national de régularisation des étrangers (PNRE).
A l'instar de Mme Charles, des milliers de Haïtiens illégaux font la queue durant des heures et parfois sous une chaleur de plus de 35°C pour tenter de s'inscrire à ce Plan, lancé par le gouvernement du président Danilo Medina. "Cela fait cinq jours que je viens et je n'arrive pas à entrer", confirmait Jean-Claude Jodias, dans la longue file d'attente. Ouvrier dans la construction, il vit à Saint-Domingue depuis 10 ans.
Le Plan de régularisation concerne tous les immigrés, dont une minorité de Nord-Américains, de Chinois ou encore de Mexicains. "Nous sommes dans la première phase du Plan de régularisation. Nous allons travailler jusqu'à résorber les files d'attente, parce que nous n'allons maltraiter personne", a tenté de rassurer mercredi le ministre de l'Intérieur, José Ramon Fadul. "L'expulsion est l'exception, nous souhaitons que tous soient régularisés", a-t-il ajouté.
Jusqu'à mercredi matin, 275.000 personnes étaient déjà inscrites au Plan. Le gouvernement, qui a déjà préparé plusieurs bus et des centres de rétention pour assurer ces rapatriements, tablait sur la régularisation de 250.000 étrangers. Mais le processus semble compliqué : "Depuis novembre, je demande les papiers (d'identité pour s'enregistrer dans le plan de régularisation, ndlr), mais je n'ai pas encore réussi à les avoir", raconte Mariamis Crousef, qui a passé la nuit de lundi à mardi dans la file d'attente avec son bébé de 18 mois. Comme elle, de nombreuses mères font la queue parfois depuis plusieurs jours avec leurs enfants ou leurs nouveaux-nés.
Fin mai, le pape François avait appelé les évêques de la République dominicaine à faire tout leur possible pour que le gouvernement et la population accueillent ces travailleurs immigrés haïtiens. Les relations entre Saint-Domingue et Port-au-Prince sont émaillées de tensions, notamment depuis que la justice dominicaine a déclaré fin 2013 que les descendants d'immigrés clandestins ne pouvaient bénéficier de la nationalité dominicaine, privant de papiers des dizaines de milliers d'enfants et petits-enfants d'Haïtiens partis travailler dans les exploitations agricoles locales au cours du 20e siècle. Les problèmes migratoires entre les deux pays se sont encore aggravés après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti en janvier 2010, faisant 200.000 morts et un million de déplacés.
A l'instar de Mme Charles, des milliers de Haïtiens illégaux font la queue durant des heures et parfois sous une chaleur de plus de 35°C pour tenter de s'inscrire à ce Plan, lancé par le gouvernement du président Danilo Medina. "Cela fait cinq jours que je viens et je n'arrive pas à entrer", confirmait Jean-Claude Jodias, dans la longue file d'attente. Ouvrier dans la construction, il vit à Saint-Domingue depuis 10 ans.
Seulement 10% en situation régulière
Après la fermeture des bureaux du ministère mercredi, plus rien ne peut dorénavant empêcher les expulsions. Les Haïtiens constituent la communauté étrangère la plus importante de République dominicaine, voisine de Haïti, mais également la plus pauvre. Selon un recensement de 2012, ils sont 458.000, soit 87,3% des immigrés et 5,4% de la population totale, travaillant notamment dans l'industrie de la canne à sucre. Seulement 10% d'entre eux sont en situation régulière.Le Plan de régularisation concerne tous les immigrés, dont une minorité de Nord-Américains, de Chinois ou encore de Mexicains. "Nous sommes dans la première phase du Plan de régularisation. Nous allons travailler jusqu'à résorber les files d'attente, parce que nous n'allons maltraiter personne", a tenté de rassurer mercredi le ministre de l'Intérieur, José Ramon Fadul. "L'expulsion est l'exception, nous souhaitons que tous soient régularisés", a-t-il ajouté.
Jusqu'à mercredi matin, 275.000 personnes étaient déjà inscrites au Plan. Le gouvernement, qui a déjà préparé plusieurs bus et des centres de rétention pour assurer ces rapatriements, tablait sur la régularisation de 250.000 étrangers. Mais le processus semble compliqué : "Depuis novembre, je demande les papiers (d'identité pour s'enregistrer dans le plan de régularisation, ndlr), mais je n'ai pas encore réussi à les avoir", raconte Mariamis Crousef, qui a passé la nuit de lundi à mardi dans la file d'attente avec son bébé de 18 mois. Comme elle, de nombreuses mères font la queue parfois depuis plusieurs jours avec leurs enfants ou leurs nouveaux-nés.
Tensions entre Saint-Domingue et Port-au-Prince
"Environ 200.000 Haïtiens vont se retrouver dehors", estime Roudy Joseph, coordinateur du Mouvement justice migratoire, qui regroupe des organisations de la communauté haïtienne et des syndicats. La presse locale a rapporté que plusieurs centaines d'Haïtiens avaient déjà renoncé à une éventuelle régularisation et commencé à se déplacer vers la frontière.Fin mai, le pape François avait appelé les évêques de la République dominicaine à faire tout leur possible pour que le gouvernement et la population accueillent ces travailleurs immigrés haïtiens. Les relations entre Saint-Domingue et Port-au-Prince sont émaillées de tensions, notamment depuis que la justice dominicaine a déclaré fin 2013 que les descendants d'immigrés clandestins ne pouvaient bénéficier de la nationalité dominicaine, privant de papiers des dizaines de milliers d'enfants et petits-enfants d'Haïtiens partis travailler dans les exploitations agricoles locales au cours du 20e siècle. Les problèmes migratoires entre les deux pays se sont encore aggravés après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti en janvier 2010, faisant 200.000 morts et un million de déplacés.