Des milliers de musulmans ont entamé le ramadan, jeudi 18 juin. Hier soir, le jeûne a été rompu au coucher du soleil. Un moment de convivialité que La1ère a passé auprès d’une famille mahoraise installée à Goussainville, en région parisienne. Reportage.
20 heures. Mariama rentre de sa journée de travail en région parisienne. Chez elle, Fatima, la grand-mère, est aux fourneaux, pendant que les enfants vaquent à leurs occupations dans l’appartement. En ce premier jour de ramadan, les visages sont fatigués, mais les sourires radieux. Depuis 3 heures, ce matin, personne n’a mangé, ni bu. Cela fait dix-neuf heures maintenant que les estomacs sont vides. Seul, Laïdine, le petit dernier, âgé de 8 ans, ne jeûne pas encore.
20h30. Il reste encore une heure et demie avant de passer à table et il va falloir occuper les esprits pour patienter. Pas de chance, la télévision ne fonctionne plus depuis hier. "Ça ne pouvait pas tomber plus mal", s’agace la maman. Accrochées à leurs téléphones, Raïssa 15 ans, Fatima 13 ans, et Maïra 11 ans, sont avachies dans le canapé.
"Le premier jour de ramadan est toujours plus fatigant", raconte Raïssa, l’aînée. La jeune fille est en 3e, elle a suivi les cours aujourd'hui et dans une semaine, elle planchera sur le brevet des collèges. "Heureusement, ça tombe au milieu du ramadan, c’est mieux qu’au début…", se rassure Raïssa qui remarque qu’au fur et à mesure du jeûne, son corps s’habitue. "Bizarrement, j’ai réussi à jouer au foot cet après-midi et on a même gagné ! Ça allait plutôt bien", s’étonne pour sa part la jeune Fatima, surprise d’avoir eu autant d’énergie sans avoir déjeuné.
21 heures. Mariama rejoint sa mère, Fatima, en cuisine. Venue de Mayotte, la grand-mère aime être en métropole avec sa fille et ses petits-enfants, pour ce ramadan. Durant l'après-midi, elle n'a pas chômé. Les brochettes sont prêtes à griller, le poulet est sur le feu, il ne reste que l’assaisonnement. "Ici, tout le monde fait le ramadan, vous pouvez goûter pour savoir si c’est assez salé ?", nous demande Mariama. Pas de souci. D’autant que son Mataba (plat de poulet) est excellent. De délicieuses odeurs embaument la pièce. Sur la table, des piles de couscoumas (crêpes mahoraises) et des montagnes de samoussas et de nems. À côté, le grill est installé. Dans quelques minutes, les brochettes de viande vont crépiter. Fatima verse l’huile dans la marmite et y plonge bananes et manioc. De quoi ouvrir très grand les appétits…
21h40. Comme le prescrit le Coran, les musulmans ne doivent pas commencer à manger avant le coucher du soleil. Il reste encore une vingtaine de minutes à patienter. Raïssa et ses sœurs mettent le nez dans la cuisine pour voir où en sont les préparatifs. "Ah non, je ne reste pas, je vais craquer !", Maïra quitte la pièce, trop attirée par les samoussas, son péché mignon. "Ce sont les filles qui les ont préparés. On ne mange pas des samoussas tous les jours, mais pour le ramadan, on se fait plaisir", explique Mariama, la maman.
21h55. "Je rêve où l’heure ne tourne plus ? On dirait que ça ne passera jamais à 21h56 !" Enfoncée dans le canapé, Raïssa commence à trouver le temps long. Devant elle, les bouteilles de soda sont posées sur la natte dressée sur le sol. En cuisine, tout est fin prêt. Fatima, la grand-mère, invite ses petites filles à venir chercher les plats. Au fur et à mesure, la natte se recouvre d’assiettes de viandes, poissons, bananes, couscoumas, samoussas, nems…
22 heures. Toute la famille a fait sa prière, le repas va pouvoir commencer. Avant toute chose, Fatima, la grand-mère se saisit d'un saladier pour verser à chacun un grand bol de thé au gingembre et au piment, agrémenté de lait. Les petits-enfants commencent à boire. "D'abord, on a soif, alors on boit beaucoup et ensuite, on mange", explique Maïra. Après sa prière, Mariama, elle, continue de s’activer dans l’appartement. La mère de famille range des affaires, prend une douche, "ça va, je n’ai pas encore faim, commencez sans moi, je vous rejoins", lance-t-elle, habituée des ramadans.
22h15. Fatima et les filles se saisissent des bananes frites. Lentement, elles savourent chaque bouchée. "Il faut trouver son rythme et manger doucement pour ne pas se remplir le ventre d'un coup et avoir faim dans quelques heures", conseille Mariama. "Prenez votre temps les filles." Le repas va durer près d’une heure. Un régal.
"Le ramadan change le quotidien, remarque Mariama. Habituellement, le soir, il y a le travail, les devoirs, les filles font aussi du sport alors nous mangeons souvent en décalé. Mais lors du ramadan, nous sommes tous réunis, c’est un moment de partage et de convivialité". Un repas apprécié par Raïssa qui regrette juste l’heure tardive du coucher. "En dehors du ramadan, à 20 heures, nous sommes au lit, mais ce mois-ci, on va se coucher plus tard", explique la jeune fille.
23h30. Le repas est terminé, la natte rangée. La fatigue se fait sentir pour toute la famille. "Ce n’est pas la faim le plus difficile, mais le manque de sommeil", explique Mariama. Dans quelques heures, la mère de famille sera à nouveau sur le pont. "Le réveil sonne à 3 heures pour la prière. Je bois mon café avant le lever du soleil et je ne me recouche pas, sinon, c’est trop dur de se lever à 5 heures", explique Mariama qui perd en moyenne deux kilos lors du ramadan.
23h45. Exténuée, la jeune Fatima adosse sa tête au canapé. Les estomacs sont bien remplis et les paupières deviennent trop lourdes à porter. Tout le monde s’apprête à aller au lit. Le ramadan ne fait que commencer, il devrait s’achever le 17 juillet avec la fête de l’Aïd, "mon moment préféré", lance Laïdine. Pas encore concerné par le jeûne, le petit dernier a tenu à manger en même temps que toute la famille ce soir, "parce que moi aussi quand je serai grand, je ferai le ramadan".
20h30. Il reste encore une heure et demie avant de passer à table et il va falloir occuper les esprits pour patienter. Pas de chance, la télévision ne fonctionne plus depuis hier. "Ça ne pouvait pas tomber plus mal", s’agace la maman. Accrochées à leurs téléphones, Raïssa 15 ans, Fatima 13 ans, et Maïra 11 ans, sont avachies dans le canapé.
"Le premier jour de ramadan est toujours plus fatigant", raconte Raïssa, l’aînée. La jeune fille est en 3e, elle a suivi les cours aujourd'hui et dans une semaine, elle planchera sur le brevet des collèges. "Heureusement, ça tombe au milieu du ramadan, c’est mieux qu’au début…", se rassure Raïssa qui remarque qu’au fur et à mesure du jeûne, son corps s’habitue. "Bizarrement, j’ai réussi à jouer au foot cet après-midi et on a même gagné ! Ça allait plutôt bien", s’étonne pour sa part la jeune Fatima, surprise d’avoir eu autant d’énergie sans avoir déjeuné.
21 heures. Mariama rejoint sa mère, Fatima, en cuisine. Venue de Mayotte, la grand-mère aime être en métropole avec sa fille et ses petits-enfants, pour ce ramadan. Durant l'après-midi, elle n'a pas chômé. Les brochettes sont prêtes à griller, le poulet est sur le feu, il ne reste que l’assaisonnement. "Ici, tout le monde fait le ramadan, vous pouvez goûter pour savoir si c’est assez salé ?", nous demande Mariama. Pas de souci. D’autant que son Mataba (plat de poulet) est excellent. De délicieuses odeurs embaument la pièce. Sur la table, des piles de couscoumas (crêpes mahoraises) et des montagnes de samoussas et de nems. À côté, le grill est installé. Dans quelques minutes, les brochettes de viande vont crépiter. Fatima verse l’huile dans la marmite et y plonge bananes et manioc. De quoi ouvrir très grand les appétits…
21h40. Comme le prescrit le Coran, les musulmans ne doivent pas commencer à manger avant le coucher du soleil. Il reste encore une vingtaine de minutes à patienter. Raïssa et ses sœurs mettent le nez dans la cuisine pour voir où en sont les préparatifs. "Ah non, je ne reste pas, je vais craquer !", Maïra quitte la pièce, trop attirée par les samoussas, son péché mignon. "Ce sont les filles qui les ont préparés. On ne mange pas des samoussas tous les jours, mais pour le ramadan, on se fait plaisir", explique Mariama, la maman.
21h55. "Je rêve où l’heure ne tourne plus ? On dirait que ça ne passera jamais à 21h56 !" Enfoncée dans le canapé, Raïssa commence à trouver le temps long. Devant elle, les bouteilles de soda sont posées sur la natte dressée sur le sol. En cuisine, tout est fin prêt. Fatima, la grand-mère, invite ses petites filles à venir chercher les plats. Au fur et à mesure, la natte se recouvre d’assiettes de viandes, poissons, bananes, couscoumas, samoussas, nems…
22 heures. Toute la famille a fait sa prière, le repas va pouvoir commencer. Avant toute chose, Fatima, la grand-mère se saisit d'un saladier pour verser à chacun un grand bol de thé au gingembre et au piment, agrémenté de lait. Les petits-enfants commencent à boire. "D'abord, on a soif, alors on boit beaucoup et ensuite, on mange", explique Maïra. Après sa prière, Mariama, elle, continue de s’activer dans l’appartement. La mère de famille range des affaires, prend une douche, "ça va, je n’ai pas encore faim, commencez sans moi, je vous rejoins", lance-t-elle, habituée des ramadans.
22h15. Fatima et les filles se saisissent des bananes frites. Lentement, elles savourent chaque bouchée. "Il faut trouver son rythme et manger doucement pour ne pas se remplir le ventre d'un coup et avoir faim dans quelques heures", conseille Mariama. "Prenez votre temps les filles." Le repas va durer près d’une heure. Un régal.
"Le ramadan change le quotidien, remarque Mariama. Habituellement, le soir, il y a le travail, les devoirs, les filles font aussi du sport alors nous mangeons souvent en décalé. Mais lors du ramadan, nous sommes tous réunis, c’est un moment de partage et de convivialité". Un repas apprécié par Raïssa qui regrette juste l’heure tardive du coucher. "En dehors du ramadan, à 20 heures, nous sommes au lit, mais ce mois-ci, on va se coucher plus tard", explique la jeune fille.
23h30. Le repas est terminé, la natte rangée. La fatigue se fait sentir pour toute la famille. "Ce n’est pas la faim le plus difficile, mais le manque de sommeil", explique Mariama. Dans quelques heures, la mère de famille sera à nouveau sur le pont. "Le réveil sonne à 3 heures pour la prière. Je bois mon café avant le lever du soleil et je ne me recouche pas, sinon, c’est trop dur de se lever à 5 heures", explique Mariama qui perd en moyenne deux kilos lors du ramadan.
23h45. Exténuée, la jeune Fatima adosse sa tête au canapé. Les estomacs sont bien remplis et les paupières deviennent trop lourdes à porter. Tout le monde s’apprête à aller au lit. Le ramadan ne fait que commencer, il devrait s’achever le 17 juillet avec la fête de l’Aïd, "mon moment préféré", lance Laïdine. Pas encore concerné par le jeûne, le petit dernier a tenu à manger en même temps que toute la famille ce soir, "parce que moi aussi quand je serai grand, je ferai le ramadan".