"Les sanglots de l’aigle pêcheur", un livre sur le soulèvement sanglant des Kanak en 1917

Couverture des "Sanglots de l'aigle pêcheur - Nouvelle Calédonie : la guerre kanak de 1917".
Des centaines de Kanak se sont rebellés en 1917. Au moins trois cents d'entre eux ont été tués par les forces de l'ordre parce qu'ils refusaient de partir à la Grande Guerre. C'est leur histoire que raconte l'anthropologue Alban Bensa dans un livre qui vient de paraître ce mois-ci.
C'est une histoire qui est longtemps restée sous silence. En 1917, l’armée française cherche à renouveler ses troupes décimées par la Grande Guerre. Mais le récit de ceux qui en sont revenus soulève l’opposition des Kanak forcés à la conscription. S’en suit un soulèvement réprimé dans le sang, environ 300 Kanak sont tués, sans compter les déplacements de populations et la destruction d’habitations.
 
Alban Bensa, anthropologue, arrive en Nouvelle-Calédonie dans les années 1960 et découvre cette page oubliée de l’histoire coloniale.
Il recueille alors la parole des habitants de la région de Koné, mais travaille aussi sur une archive d’un genre très particulier : un poème qui retrace sur 800 vers cet épisode douloureux de l’histoire du Caillou. Des extraits de ce poème et d’autres témoignages oraux accompagnent le livre sous forme d’un CD.

L'ouvrage s'intitule "Le sanglot de l’aigle pêcheur" : c’est ainsi que les Kanak revenus de la guerre évoquaient le bruit des avions au dessus des champs de batailles.

Pour entendre la voix d'Alban Bensa, prêtez l'oreille à ce sujet radio d'Outre-mer 1ère :

'Les sanglots du pêcheur", Alban Bensa, Kacué Yvon Goromoedo et Adrian Muckle, sorti en juin 2015 chez Anacharsis, 720 pages, 30 euros