Le Président du Conseil d’administration de la Société Le Nickel est à Paris. Pierre Gugliermina défend le projet de nouvelle centrale électrique de l'usine de Nouméa, avec conviction.
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« La SLN a 135 ans » rappelle Pierre Gugliermina dans un sourire. Une histoire, une expérience qui la protégerait des soubresauts à répétition du nickel ? Pierre Gugliermina incarne le mariage réussi de l’industrie calédonienne et du capitalisme français. Entretien
La 1ère.fr: Comment vivez-vous la crise actuelle du nickel ?
Pierre Gugliermina : Je suis dans une posture positive. Un chef d'entreprise a forcément des inquiétudes, son rôle est d'énumérer les dangers et de trouver le moyen de les écarter. La SLN a 135 ans d'existence, est-elle menacée ? Oui, mais au même titre que n'importe quelle entreprise. Nous avons une stratégie, des plans d'action qui nous permettent de croire en l'avenir du nickel calédonien. Les cours du métal ne reviendront pas à des niveaux spectaculaires, mais il y aura un rebond. La SLN calédonienne est viable sur le long terme.
Quel est l’avenir du nickel et de la SLN ?
Le marché du nickel reste porteur avec des perspectives de croissance, notamment en Inde et en Afrique. Nous disposons d'une trésorerie qui nous permet de supporter la crise actuelle, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps. Notre challenge, c'est la compétitivité. Actuellement, il n'y a pas de chômage technique, mais nous faisons tout pour optimiser et réduire les coûts. L’investissement dans notre centrale électrique nous permettra de faire ce bond de compétitivité en réduisant considérablement notre facture énergétique. Elle doit entrer en service courant 2019.
Vous êtes une filiale du groupe minier français Eramet, est-ce un atout en cette période de crise ?
Eramet commercialise notre nickel. Eramet nous sert également d’appui technique et de recherche avec ses ingénieurs. De plus, dans les moments difficiles, il faut disposer d’une réactivité financière. L’actionnaire qui nous aide et nous soutient dans le gros temps, c’est Eramet. Ainsi, l'an dernier, nous avons exporté 10 000 containers de ferronickel SLN 25 dans le monde entier, sans une seule réclamation. C'est ce qui fait notre force avec le groupe Eramet.
Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, l'usine KNS est en difficulté après l'explosion d'un de ses fours. Son actionnaire Glencore songerait à exporter le minerai du Koniambo, le plus riche de la Nouvelle-Calédonie, y a-t-il danger pour le domaine minier du Pays ?
Nous avons une position franche et claire. Le fait de transformer le minerai du Koniambo sur place n'est pas incompatible avec l'exportation d'un petit flux de minerai plus pauvre. Mais le minerai à haute teneur du Koniambo doit être transformé économiquement en Nouvelle-Calédonie.
En d’autres termes, exporter ce minerai à haute teneur pour le transformer à bas coût, serait se tirer une balle dans le pied en tuant l’industrie calédonienne. N'oubliez pas que dans le cas de la SLN, 60 % du chiffre d'affaires sont directement réinjectés dans l'économie locale. En comparaison, lorsque vous exportez une tonne de minerai de nickel cela réduit à 15 % les retombées pour la Nouvelle-Calédonie. Enfin, sur ce sujet, il y a des accords qui interdisent l’exportation du minerai riche du Koniambo. Un accord signé doit être respecté.
ndlr : Pierre Gugliermina fait référence aux accords de Bercy signés en 1998 et encadrant strictement le transfert de propriété du massif du Koniambo.
La 1ère.fr: Comment vivez-vous la crise actuelle du nickel ?
Pierre Gugliermina : Je suis dans une posture positive. Un chef d'entreprise a forcément des inquiétudes, son rôle est d'énumérer les dangers et de trouver le moyen de les écarter. La SLN a 135 ans d'existence, est-elle menacée ? Oui, mais au même titre que n'importe quelle entreprise. Nous avons une stratégie, des plans d'action qui nous permettent de croire en l'avenir du nickel calédonien. Les cours du métal ne reviendront pas à des niveaux spectaculaires, mais il y aura un rebond. La SLN calédonienne est viable sur le long terme.
Quel est l’avenir du nickel et de la SLN ?
Le marché du nickel reste porteur avec des perspectives de croissance, notamment en Inde et en Afrique. Nous disposons d'une trésorerie qui nous permet de supporter la crise actuelle, à condition qu’elle ne dure pas trop longtemps. Notre challenge, c'est la compétitivité. Actuellement, il n'y a pas de chômage technique, mais nous faisons tout pour optimiser et réduire les coûts. L’investissement dans notre centrale électrique nous permettra de faire ce bond de compétitivité en réduisant considérablement notre facture énergétique. Elle doit entrer en service courant 2019.
Vous êtes une filiale du groupe minier français Eramet, est-ce un atout en cette période de crise ?
Eramet commercialise notre nickel. Eramet nous sert également d’appui technique et de recherche avec ses ingénieurs. De plus, dans les moments difficiles, il faut disposer d’une réactivité financière. L’actionnaire qui nous aide et nous soutient dans le gros temps, c’est Eramet. Ainsi, l'an dernier, nous avons exporté 10 000 containers de ferronickel SLN 25 dans le monde entier, sans une seule réclamation. C'est ce qui fait notre force avec le groupe Eramet.
Dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, l'usine KNS est en difficulté après l'explosion d'un de ses fours. Son actionnaire Glencore songerait à exporter le minerai du Koniambo, le plus riche de la Nouvelle-Calédonie, y a-t-il danger pour le domaine minier du Pays ?
Nous avons une position franche et claire. Le fait de transformer le minerai du Koniambo sur place n'est pas incompatible avec l'exportation d'un petit flux de minerai plus pauvre. Mais le minerai à haute teneur du Koniambo doit être transformé économiquement en Nouvelle-Calédonie.
En d’autres termes, exporter ce minerai à haute teneur pour le transformer à bas coût, serait se tirer une balle dans le pied en tuant l’industrie calédonienne. N'oubliez pas que dans le cas de la SLN, 60 % du chiffre d'affaires sont directement réinjectés dans l'économie locale. En comparaison, lorsque vous exportez une tonne de minerai de nickel cela réduit à 15 % les retombées pour la Nouvelle-Calédonie. Enfin, sur ce sujet, il y a des accords qui interdisent l’exportation du minerai riche du Koniambo. Un accord signé doit être respecté.
ndlr : Pierre Gugliermina fait référence aux accords de Bercy signés en 1998 et encadrant strictement le transfert de propriété du massif du Koniambo.