D'après Joël Sudre, océanographe au CNRS, il y a de fortes chances que le débris retrouvé hier, 29 juillet, à La Réunion soit bien un morceau du Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu mystérieusement le 8 mars 2014. Selon lui, l'analyse des courants permettrait de localiser la zone du crash.
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Le Courant équatorial sud (SEC) a très bien pu faire voyager des débris du Boeing 777 de Malaysia Airlines de l'Australie à La Réunion, et les images satellites de ce courant enregistrées depuis le crash devraient permettre de localiser rapidement la zone de l'accident, explique Joël Sudre, ingénieur océanographe au CNRS. L'appareil avait disparu le 8 mars 2014 une heure après son décollage de Kuala Lumpur pour Pékin avec 239 personnes à bord, sans jamais laisser de trace.
Les courants océaniques ont-ils pu transporter un débris du vol de la Malaysia jusqu'à La Réunion ?
Joël Sudre : Il y a de grandes chances que le débris retrouvé à La Réunion soit bien un morceau du Boeing 777 de Malaysia Airlines. A priori c'est un débris qui a flotté en surface pendant plusieurs mois entre l'Australie et La Réunion. Le débris a été transporté par le Courant Equatorial Sud (SEC), un courant chaud qui s'écoule d'Est en Ouest. Le SEC part entre l'Australie et l'Indonésie, une zone qui a été évoquée comme possible pour le crash, et va vers Madagascar. Le débris arrive là près d'un an et demi après l'accident. C'est à peu près le temps qu'il faut pour voyager de l'Australie à La Réunion par la force des courants.
La découverte de ce débris pourra-t-elle permettre de localiser le lieu de l'accident?
Nous pourrons définir la zone du crash en utilisant les données satellitaires des courants recueillies entre le moment du crash et aujourd'hui. En faisant des simulations à partir des images satellites, en les reprenant en sens chronologique inverse, on saura d'où viennent les débris. La zone peut être assez grande, assez vaste car les courants sont turbulents mais plus les estimations seront précises, meilleure sera l'estimation de la zone.
Le débris n'a pas voyagé en profondeur mais en surface puisqu'on l'a retrouvé sur une plage et que des mollusques semblent y être attachés. Si le débris avait voyagé grâce aux courants profonds, il ne serait sûrement pas remonté et sa trajectoire aurait été plus compliquée à déterminer. Les courants profonds ne sont pas visibles sur les images satellites. Dans notre cas, les images satellites seront donc suffisantes pour estimer la zone du crash, ça ne prendra que quelques jours.
Peut-on s'attendre à voir arriver d'autres débris de ce type à La Réunion ?
D'autres débris vont certainement arriver sur l'île de La Réunion ou sur les îles environnantes, comme les débris de Fukushima qui sont arrivés quelques temps après sur les îles de l'archipel d'Hawaï (fin 2011, des millions de tonnes de débris générés par la catastrophe de Fukushima, au Japon, avaient atteint Hawaï, ndlr). C'est le même phénomène : des courants qui transportent des débris. Ça prend un certain temps mais les débris arrivent un jour quelque part.
Les courants océaniques ont-ils pu transporter un débris du vol de la Malaysia jusqu'à La Réunion ?
Joël Sudre : Il y a de grandes chances que le débris retrouvé à La Réunion soit bien un morceau du Boeing 777 de Malaysia Airlines. A priori c'est un débris qui a flotté en surface pendant plusieurs mois entre l'Australie et La Réunion. Le débris a été transporté par le Courant Equatorial Sud (SEC), un courant chaud qui s'écoule d'Est en Ouest. Le SEC part entre l'Australie et l'Indonésie, une zone qui a été évoquée comme possible pour le crash, et va vers Madagascar. Le débris arrive là près d'un an et demi après l'accident. C'est à peu près le temps qu'il faut pour voyager de l'Australie à La Réunion par la force des courants.
MH370: Were investigators right about fate of Malaysia Airlines plane? http://t.co/SmGsQzhQXQ pic.twitter.com/erSSj5ggPh
— Wall Street Journal (@WSJ) 30 Juillet 2015
La découverte de ce débris pourra-t-elle permettre de localiser le lieu de l'accident?
Nous pourrons définir la zone du crash en utilisant les données satellitaires des courants recueillies entre le moment du crash et aujourd'hui. En faisant des simulations à partir des images satellites, en les reprenant en sens chronologique inverse, on saura d'où viennent les débris. La zone peut être assez grande, assez vaste car les courants sont turbulents mais plus les estimations seront précises, meilleure sera l'estimation de la zone.
Le débris n'a pas voyagé en profondeur mais en surface puisqu'on l'a retrouvé sur une plage et que des mollusques semblent y être attachés. Si le débris avait voyagé grâce aux courants profonds, il ne serait sûrement pas remonté et sa trajectoire aurait été plus compliquée à déterminer. Les courants profonds ne sont pas visibles sur les images satellites. Dans notre cas, les images satellites seront donc suffisantes pour estimer la zone du crash, ça ne prendra que quelques jours.
Peut-on s'attendre à voir arriver d'autres débris de ce type à La Réunion ?
D'autres débris vont certainement arriver sur l'île de La Réunion ou sur les îles environnantes, comme les débris de Fukushima qui sont arrivés quelques temps après sur les îles de l'archipel d'Hawaï (fin 2011, des millions de tonnes de débris générés par la catastrophe de Fukushima, au Japon, avaient atteint Hawaï, ndlr). C'est le même phénomène : des courants qui transportent des débris. Ça prend un certain temps mais les débris arrivent un jour quelque part.