Découvert à La Réunion, le débris d’avion qui correspondrait à une pièce de Boeing 777, est arrivé samedi 1er août à Paris. Selon Jean-Paul Troadec, ancien directeur du BEA, l’expertise, menée à Toulouse sur le débris, doit permettre de déterminer s'il provient du vol MH370.
La1ère.fr (avec AFP) •
Emballé dans une caisse, le débris d'avion découvert à La Réunion, est arrivé ce samedi à l'aéroport d'Orly, à Paris. Il doit maintenant être convoyé par la route, escorté par des gendarmes, dans un laboratoire près de Toulouse (sud-ouest) où il sera expertisé à partir de mercredi. Cette analyse doit permettre de déterminer si la pièce provient du vol MH370 disparu en mars 2014 et ainsi essayer de déterminer la zone du crash, explique à l'AFP l'ancien directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), Jean-Paul Troadec.
Que vont chercher à déterminer les experts en analysant cette pièce ?
Jean-Paul Troadec : La première chose est de s'assurer que cette pièce provient bien du Boeing de la Malaysia Airlines. Aujourd'hui, ce n'est pas complètement établi. Pour cela, il faut rechercher le numéro de série de la pièce s'il figure dessus car, comme elle a été fragmentée, il est possible qu'il se trouve sur une autre partie. Il va falloir également analyser les coquillages présents sur la pièce, leur provenance, leur âge, etc. Cela donnera des indices sur leur type, car chaque type de coquillage est spécifique à une région particulière, donc on saura si c'est compatible avec un séjour dans telle ou telle partie de l'Océan Indien et la durée de séjour de la pièce dans l'eau. Cela ne donnera pas précisément l'endroit où la pièce est tombée mais un faisceau d'indices.
Cette pièce peut-elle apporter d'autres éléments à l'enquête ?
La question est de savoir comment cette pièce s'est détachée de l'avion. Il y a eu une rupture qui peut provenir d'un choc au moment de l'impact avec la mer au moment du crash, ou peut-être, bien que ce soit peu probable, si cette pièce s'est détachée en vol. Donc, il va falloir analyser les endroits où la rupture a eu lieu avec des microscopes électroniques pour en déduire comment la pièce s'est détachée de l'avion.
Peut-on parler d'un tournant dans l'enquête ?
Il ne faut pas attendre des miracles de cette analyse. Elle ne permettra pas notamment de savoir précisément d'où vient la pièce, mais c'est un ensemble d'éléments qui permettront d'avancer dans l'enquête. Un autre élément qui ne résulte pas directement de l'analyse de la pièce: on va essayer de faire des calculs de courants pour savoir si le fait que l'on ait retrouvé cette pièce a cet endroit est cohérent, compatible avec la zone dans laquelle on recherche actuellement.