Originaire de Mayotte, le ravisseur présumé de Rifki, est mis en examen pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle

Le petit Rifki est récupéré par les gendarmes en gare de Libourne (Gironde), le 16 août 2015.
Le ravisseur présumé du petit Rifki, 4 ans, enlevé samedi à Rennes et retrouvé dimanche en Gironde, a été mis en examen mardi pour enlèvement, séquestration mais aussi agression sexuelle.
Le parquet avait indiqué lundi que Rifki n'avait lui-même évoqué "aucune violence de quelque nature" mais lors des auditions de son ravisseur présumé pendant sa garde à vue, ce dernier "a reconnu avoir, à une reprise, commis des attouchements sur le jeune Rifki, dans les jours précédant l'enlèvement", a précisé le parquet mardi.

Le suspect a été mis en examen mardi pour enlèvement, séquestration mais aussi agression sexuelle. Il a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.

Des déclarations confuses

Le ravisseur présumé, un certain Ahmed, "n'évoque aucun autre acte de cette nature, notamment durant leur périple" en train entre Rennes, Paris et Bordeaux, a ajouté le parquet. "Quant aux faits d'enlèvement, il prétend, de manière confuse, s'être éloigné avec Rifki pour trouver de la nourriture et être revenu près de deux heures plus tard place de la mairie", à Rennes, ville où il était hébergé chez une personne, de même que la mère, l'oncle et l'enfant.

"Il aurait alors pris le train en direction de Paris, puis de Bordeaux, pour tenter de retrouver la famille de la jeune victime", selon le communiqué.

Originaire de Mayotte, le suspect a vécu à La Réunion

"Âgé de 24 ans et sans emploi, le suspect est originaire de Mayotte et a également vécu à Madagascar et la Réunion, pour s'installer finalement en métropole depuis le printemps 2015", selon le parquet.

Ce dernier avait indiqué que le ravisseur présumé est poursuivi dans une autre affaire pour des faits d'agression sexuelle au préjudice d'un mineur de 15 ans, dont il devra répondre en janvier prochain devant le tribunal correctionnel de Rennes.

"Les investigations sur sa personnalité, son parcours et les faits qui lui sont reprochés se poursuivront dans le cadre de l'information judiciaire" sur l'enlèvement de Rifki, ajoute le parquet.

"Un geste déplacé à connotation sexuelle"

Entendu lundi par les enquêteurs, en présence d'un psychologue, l'enfant "n'a, à cette occasion, évoqué aucune violence de quelque nature qui aurait pu être commise par le mis en cause qu'il appelle familièrement -Tonton Ahmed-", avait indiqué le parquet lundi. Rifki a retrouvé sa mère dans la nuit de dimanche à lundi.

Il exprime un très grand mal-être et a été hospitalisé pour des crises d'angoisses, d'épilepsie et de spasmophilie








L'avocate qui a assisté le suspect pendant sa garde à vue, Me Emmanuelle Khan-Renault, a indiqué que le jeune homme avait "reconnu un geste déplacé à connotation sexuelle pendant la cohabitation", à Rennes. Selon elle, il a lui-même "subi des sévices sexuels et physiques de la part de sa famille". "Il exprime un très grand mal-être et a été hospitalisé pour des crises d'angoisses, d'épilepsie et de spasmophilie".

Ci-dessous le reportage de France 3 Bretagne :

La disparition

Entamée dimanche après-midi lors de son interpellation à Libourne (Gironde), la garde à vue du suspect avait été prolongée lundi. Le jeune garçon avait disparu dans l'après-midi de samedi alors qu'il était parti "acheter des boissons" avec Ahmed, que sa mère et son oncle ne connaissaient que depuis quelques jours.

Après avoir tenté en vain, pendant plusieurs heures, de les retrouver par eux-mêmes, la famille avait signalé sa disparition samedi soir au commissariat de Rennes. Une "alerte enlèvement" a été lancée le lendemain matin au niveau national par le ministère de l'Intérieur.

Le dispositif "alerte enlèvement"

Rifki a été retrouvé dans un TGV à Libourne (Gironde) dimanche après-midi en compagnie de son kidnappeur, grâce à une voyageuse du train prévenue par les messages de l'alerte enlèvement. Elle était assise en face d'eux, les a reconnus et a pu donner l'alerte à la gare de Saint-Pierre-des-Corps près de Tours, avait raconté le procureur de Rennes dimanche. La gendarmerie de Libourne (Gironde) ainsi alertée avait pu intervenir, prendre en charge l'enfant et interpeller le suspect.

L'alerte enlèvement pour Rifki a été lancée dimanche matin. Il s'agissait de la 16e selon un décompte du ministère de l'Intérieur, depuis l'adoption en France en 2006 du dispositif, jusqu'ici efficace à 100%.