Non, l'usine calédonienne de nickel KNS n'est pas à vendre !

Vue de l’usine du Nord du Koniambo en Nouvelle-Calédonie.
La contagion des rumeurs faisant partie de la spéculation et de la finance, l'une d'entre elles faisait état de possibles discussions autour de l'usine KNS en Nouvelle-Calédonie. Dans un contexte de crise des matières premières, le site industriel et minier du Koniambo alimente bien des fantasmes. 
L'usine du Nord n'est pas à vendre. Mais en économie comme en amour, il ne faut jamais dire jamais. Quand une rumeur même vague, fait état d'un éventuel rapprochement entre l'actionnaire minoritaire de l'usine KNS, la multinationale Glencore, et un hypothétique investisseur chinois, il convient de vérifier ce qui n'est peut-être qu'un mauvais feuilleton.
 

Aucune discussion autour de l'usine KNS

Au terme de contacts à Londres et principalement auprès d'une source proche du dossier à Zoug en Suisse, il apparaît que la rumeur n'en était qu'une. Aucune discussion n'est en cours concernant l'usine KNS en Nouvelle-Calédonie : "Il n'y a aucun fondement à cette rumeur, c'est du grand n'importe quoi, de la pure spéculation voir de la désinformation" indique une source très bien informée et proche du dossier. De son côté, un représentant de Glencore précise : "Nous n'avons pas pour habitude de commenter des rumeurs sans fondement".
 

Le rapport d'activité de Glencore

Assurance et recours contre le concepteur indien de l'usine du Nord ? La même source en Suisse, renvoie vers le dernier rapport annuel de la société multinationale paru au mois d'août et mis en ligne sur internet. Ce rapport n'évoque pas la situation du second four de l'usine KNS : "Lisez la page du rapport concernant l'usine du Koniambo (KNS) et vous verrez, rien n'indique une quelconque décision ou un refus de reconstruire ce qui doit l'être y compris le second four"…
 
Ce passage consacré à l'investissement calédonien se trouve en page 8 du Glencore Half-Year Production Report 2015, il indique en substance : "Les travaux de réparation se poursuivent sur la ligne 1 du four de KNS , à la suite de la fuite de métal survenue en décembre 2014. L'usine du Koniambo a produit 4.900 tonnes de nickel sous forme de ferronickel au 1er semestre 2015, en baisse de 8.500 tonnes en comparaison avec 2014. Les travaux de réparation continuent de progresser conformément aux attentes. (…) Au 30 juin 2015, les coûts de réparation ont été de 235 millions de dollars. Nos assureurs devront se faire rembourser le coût des réparations des fours, tous les recouvrements associés seront faits."
 

Un premier signal positif pour le nickel ?

Pas de discussion autour de l'usine KNS, pas de refus de prendre en charge la reconstruction des fours, mais d'en faire payer le prix par ses concepteurs et les assureurs de l'usine. Ces informations devraient calmer la spéculation négative autour de l'usine calédonienne du géant anglo-suisse. A Londres et à Francfort, l'action Glencore est en forte hausse de + 7,64 % tout comme celle d'Eramet + 2,60 % en raison d'une forte remontée de l'euro face au dollar. L'affaiblissement de la monnaie américaine fait baisser le prix des matières premières et du nickel.