Il aura fallu un aller-retour à Mayotte et de multiples aventures pour que Naftal Dylan entame ses études dans l’Hexagone. Installé depuis quatre ans, ce jeune Mahorais raconte son expérience à quelques jours du "Campus Outre-mer" qui accueillera les nouveaux étudiants ultramarins.
À 23 ans, Naftal Dylan n’en est pas à sa première rentrée. Le 7 septembre, il entamera la dernière ligne droite de son BTS audiovisuel à Malakoff, dans une école dont il connaît déjà les bancs et les élèves. Arrivé de Mayotte il y a quatre ans, Naftal Dylan garde un souvenir très précis de ses premiers mois d’étudiant dans l’Hexagone.
"Il y a d’abord eu la galère de la formation, raconte-t-il. Avant d’arriver, j’avais postulé dans des écoles, mais j’ai été refusé partout. Résultat : je me suis inscrit en fac de sciences à Montpellier au dernier moment pour avoir le temps de me retourner. Je voulais faire de l’audiovisuel, mais il était impossible d’avoir une vision réelle du secteur et des formations en étant à Mayotte".
Naftal Dylan s’en souvient comme "la pire période". "Je débarquais ici, je n’avais ni étude, ni logement, je ne savais pas ce que j’allais devenir, raconte-t-il. La motivation était tombée à zéro, mais je ne voulais pas renoncer".
Dans ce nouveau départ, la question du logement à Paris reste encore problématique. "Il fallait plein de papiers et deux garants avec des salaires trois fois supérieurs au montant du loyer, un enfer !" raconte Naftal Dylan qui finira par trouver un studio à Saint-Denis, à dix minutes de Paris.
"Je lui donne des conseils pour qu’il s’adapte au mieux", confie bienveillant Naftal Dylan. "Ce n’est pas simple, j’en connais qui ont abandonné ! Trop de galères pour se loger et à l’arrivée de l’hiver, ils n’ont pas supporté, ils sont rentrés à Mayotte", raconte Daftal Dylan qui estime avoir eu une situation stable au bout de deux ans et qui salue l’aide de sa famille en métropole. "Sans mes cousins, je me serais senti bien seul, assure-t-il. Il faudrait une structure pour aider les jeunes Mahorais qui débarquent, surtout dans la recherche de logement".
Naftal Dylan va passer les prochains mois auprès de ses camarades de BTS pour rattraper les dernières matières qui lui restent. Le jeune homme espère ensuite trouver une autre formation audiovisuelle plus technique. "J’ai déjà réalisé un film, je souhaite en faire d’autre et percer dans ce secteur. Ce n’est pas évident, mais ça vaut le coup", conclut celui qui espère travailler bientôt entre Mayotte et l’Hexagone.
"Il y a d’abord eu la galère de la formation, raconte-t-il. Avant d’arriver, j’avais postulé dans des écoles, mais j’ai été refusé partout. Résultat : je me suis inscrit en fac de sciences à Montpellier au dernier moment pour avoir le temps de me retourner. Je voulais faire de l’audiovisuel, mais il était impossible d’avoir une vision réelle du secteur et des formations en étant à Mayotte".
La désillusion
À Montpellier, le jeune mahorais est logé chez un cousin. "J’ai vite compris que le secteur audiovisuel était bien plus actif dans la capitale, je suis donc monté m’installer à Paris et ça a été le début des galères, se remémore Naftal Dylan. J’ai frappé à toutes les portes, mais les formations sont souvent privées et coûteuses. À 6 000 euros l’année, c’était impossible".Naftal Dylan s’en souvient comme "la pire période". "Je débarquais ici, je n’avais ni étude, ni logement, je ne savais pas ce que j’allais devenir, raconte-t-il. La motivation était tombée à zéro, mais je ne voulais pas renoncer".
Retour à Mayotte et nouveau départ
Le jeune homme décide alors de retourner à Mayotte chercher de l’aide. "Je me suis débrouillé pour obtenir une bourse avec le Conseil général et l’aide de LADOM (L'Agence de l'Outre-mer pour la Mobilité) qui m’a permis de financer mon école", explique le jeune Mahorais qui a ainsi pu revenir dans l’Hexagone faire sa rentrée en BTS audiovisuel, à Malakoff, près de Paris.Dans ce nouveau départ, la question du logement à Paris reste encore problématique. "Il fallait plein de papiers et deux garants avec des salaires trois fois supérieurs au montant du loyer, un enfer !" raconte Naftal Dylan qui finira par trouver un studio à Saint-Denis, à dix minutes de Paris.
Rester motivé et ne pas baisser les bras
Après des années de galères, il apprécie aujourd’hui sa vie d’étudiant, mais met en garde les nouveaux arrivants. "Il faut être motivé et s’accrocher ! Je déconseille Paris pour une première ville", explique le jeune homme. "Tout est cher : logement, transport, coût de la vie… Et c’est plus difficile de créer des liens avec les gens. Ma première année à Montpellier a été beaucoup plus agréable," se souvient le jeune homme qui a accueilli la semaine dernière son cousin, influencé par la réussite de son aîné.J'en connais qui ont abandonné ! Trop de galères pour le logement et à l’arrivée de l’hiver, ils n’ont pas supporté, ils sont rentrés à Mayotte
"Je lui donne des conseils pour qu’il s’adapte au mieux", confie bienveillant Naftal Dylan. "Ce n’est pas simple, j’en connais qui ont abandonné ! Trop de galères pour se loger et à l’arrivée de l’hiver, ils n’ont pas supporté, ils sont rentrés à Mayotte", raconte Daftal Dylan qui estime avoir eu une situation stable au bout de deux ans et qui salue l’aide de sa famille en métropole. "Sans mes cousins, je me serais senti bien seul, assure-t-il. Il faudrait une structure pour aider les jeunes Mahorais qui débarquent, surtout dans la recherche de logement".
"Tu leur dis que tout va bien, et pourtant…"
Selon Naftal Dylan, les deux premiers mois sont les plus difficiles. "Tu dois donner régulièrement des nouvelles à la famille, et tu dis que tout va bien même si ça ne va pas du tout. Il ne faut surtout pas les inquiéter", assure le jeune étudiant."Mayotte ? C’est où ?"
Cette nouvelle vie comprend aussi l'intégration dans une nouvelle école. Une phase plutôt simple pour Naftal Dylan qui avoue avoir intrigué ses camarades de classe au début de l’année. "Il me demandait où se trouvait Mayotte ? S’il y avait la plage ? J’ai aussi eu des petites blagues du genre les habitants s’appellent les mayonnaises ?, se souvient-il avec le sourire. Mais, ça ne me dérange pas, ça me permet de parler de Mayotte et d’expliquer d’où je viens".Naftal Dylan va passer les prochains mois auprès de ses camarades de BTS pour rattraper les dernières matières qui lui restent. Le jeune homme espère ensuite trouver une autre formation audiovisuelle plus technique. "J’ai déjà réalisé un film, je souhaite en faire d’autre et percer dans ce secteur. Ce n’est pas évident, mais ça vaut le coup", conclut celui qui espère travailler bientôt entre Mayotte et l’Hexagone.