El Niño 2015 pourrait provoquer des cyclones en Polynésie dès le mois d'octobre

La cuvée El Niño 2015 s’annonce forte. Or ce phénomène climatique naturel a pour conséquence la formation de cyclones en Polynésie française. Sur le Fenua, La1ère.fr a rencontré Rémy Canavesio, chercheur au CRIOBE, le Centre de recherches insulaires et Observatoire de l’environnement.
Depuis le 10 juin dernier, date à laquelle La1ère vous annonçait l’arrivée d’El Niño, il n’a cessé de se renforcer, au point d’atteindre un niveau jamais vu depuis 1997. Or la Polynésie française est en première ligne face à ce phénomène climatique naturelle, car il augmente très fortement le risque de cyclones.

► Regardez cette interview de Rémy Canavesio, chercheur au CRIOBE (Centre de recherches insulaires et Observatoire de l’environnement) à Moorea le 13 juillet 2015.

 


El Niño fort signifie cyclones en Polynésie

« La Polynésie a déjà connu deux épisodes El Nino fort, en 1982-1983 et en 1997-1998, explique Rémy Canavesio du CRIOBE. Et à chaque fois, on a constaté une recrudescence des cyclones en Polynésie. Exemple : en 1983, six cyclones ont touché la Polynésie française alors que dans une année normale, le risque de cyclone en Polynésie est très faible ».
 

Risque de cyclones dès octobre

"On s’attend donc en Polynésie à avoir des cyclones à la fin de l’année 2015 et en début d’année 2016, précise le chercheur. Plus El Nino est fort, plus les cyclones sont attendus dans l’est de la Polynésie française. Or, c’est là que se trouve l’archipel des Tuamotu qui est composé d’atolls. Ces atolls sont vulnérables, du fait de leur très faible altitude" (entre 3 et 5 mètres). A Météo France Polynésie, la responsable du service Etude et climatologie, Victoire Laurent annonce que des événements pourraient voir lieu dès octobre. 
 

Au début du XXe siècle, des centaines de victimes

"Dans le passé, il y a eu au début du XXe siècle des cyclones très meurtriers aux Tuamotu, en 1903, en 1905 et en 1906 provoquant des centaines de morts, ajoute Rémy Canavesio. Ce ne sont pas les vents qui ont causé des victimes, mais la submersion, les vagues qui ont déferlé sur les îles. Heureusement, la Polynésie française est vaste et les cyclones peuvent passer entre les archipels", conclut le scientifique.