Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992, a rendu un hommage émouvant à l’écrivain Edouard Glissant lors de la présentation de son fonds d’archives au ministère de la Justice lundi. Interview.
Le ministère de la Justice a rendu lundi soir un hommage solennel à l’écrivain martiniquais Edouard Glissant, à l’occasion de la présentation de son Fonds d’archives, classé « Trésor national ». Trois ministres (Justice, Culture, et Outre-mer) avaient fait le déplacement, ainsi qu’une délégation de la Martinique et de nombreuses personnalités de la société civile, comme l’ex-footballeur Lilian Thuram, l’académicien Dany Laferrière et l’écrivaine guadeloupéenne Simone Schwartz-Bart.
Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992, était également présent pour honorer la mémoire de son ami et mentor. Dans un discours chargé d’émotion, il a rappelé les modalités intimes de l’écriture de Glissant. « Il écrivait la nuit. La nuit, disait-il, l’amenait à relation immédiate avec presque la totalité de l'existant, tout le possible, tout l’invisible. (…) Ensuite, il y a la plume, l’encre et la plume, jamais de stylo-bille, sans doute là-aussi, par ce biais de la plume, le rappel des soifs de connaissance sur les bancs de l'école, le souvenir invoqué d’une écriture d'enfant. »
« Et puis, cet amour du papier, pas seulement du papier, mais du cahier, avec autant que je m’en souvienne, ces couvertures rigides, ces reliures cartonnées, noires, qui figuraient le livre » a-t-il encore évoqué. En marge de l’hommage à Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau s’est confié à La1ere.fr.
ECOUTEZ l’interview intégrale de Patrick Chamoiseau
« Pendant longtemps nous avons vécu avec des absolus. Nous Antillais, du fait que l’on soit le produit d’une histoire éclatée, nous sommes déjà composites. Le pluriel est déjà présent. A partir de cette nouvelle complexité, Edouard Glissant s’est rendu compte que tous les peuples, les civilisations, et les individus se déplacent et se rencontrent. Il y a véritablement un processus de mise en relation généralisée. L’idée est de savoir comment penser son identité lorsque l’on est dans un flux relationnel permanent. La notion de "Tout-Monde" nous indique le nouvel espace à partir duquel et dans lequel nous devons vivre. C’est la totalité du monde. »
Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992, était également présent pour honorer la mémoire de son ami et mentor. Dans un discours chargé d’émotion, il a rappelé les modalités intimes de l’écriture de Glissant. « Il écrivait la nuit. La nuit, disait-il, l’amenait à relation immédiate avec presque la totalité de l'existant, tout le possible, tout l’invisible. (…) Ensuite, il y a la plume, l’encre et la plume, jamais de stylo-bille, sans doute là-aussi, par ce biais de la plume, le rappel des soifs de connaissance sur les bancs de l'école, le souvenir invoqué d’une écriture d'enfant. »
« Et puis, cet amour du papier, pas seulement du papier, mais du cahier, avec autant que je m’en souvienne, ces couvertures rigides, ces reliures cartonnées, noires, qui figuraient le livre » a-t-il encore évoqué. En marge de l’hommage à Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau s’est confié à La1ere.fr.
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« L’œuvre d’Edouard Glissant nous donne la clé du monde contemporain »
Extrait
« Le fait que l’œuvre de Glissant soit classée Trésor national permet d’éviter la dispersion. Tout est rassemblé en un seul point. Tout sera numérisé, ce qui fait que la Martinique et pratiquement tous les chercheurs du monde auront accès à ce fonds de Glissant. »« Pendant longtemps nous avons vécu avec des absolus. Nous Antillais, du fait que l’on soit le produit d’une histoire éclatée, nous sommes déjà composites. Le pluriel est déjà présent. A partir de cette nouvelle complexité, Edouard Glissant s’est rendu compte que tous les peuples, les civilisations, et les individus se déplacent et se rencontrent. Il y a véritablement un processus de mise en relation généralisée. L’idée est de savoir comment penser son identité lorsque l’on est dans un flux relationnel permanent. La notion de "Tout-Monde" nous indique le nouvel espace à partir duquel et dans lequel nous devons vivre. C’est la totalité du monde. »