Sucre : un rapport préconise le maintien de droits de douane après la fin des quotas européens

Champ de canne à sucre
Un rapport remis lundi au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, recommande de "préserver les droits de douane élevés" sur les importations de sucre, surtout en provenance du Brésil, alors que les quotas européens de production sont appelés à disparaître fin 2017.
"Il est indéniable qu'il faut maintenir une grande vigilance vis-à-vis des principaux producteurs que sont le Brésil, la Thaïlande et l'Inde", écrivent les auteurs de ce rapport mis en ligne par le ministère, Serge Lhermitte, délégué ministériel aux entreprises agroalimentaires, et Thierry Berlizot, membre du conseil général de l'agriculture.
 
 

Protéger les sucres spéciaux

Ils demandent par conséquent de "défendre au niveau européen (...) le maintien des droits" sur le sucre brut de canne importé du Brésil, à hauteur de 98 euros par tonne, "compte tenu du différentiel des coûts de production". La France devra aussi protéger les exonérations visant les sucres spéciaux (sucre de canne roux non raffiné) "car cela correspond à une niche vitale pour le sucre des départements d'outremer", qui vendent la moitié de leur production sous cette forme en Europe, soulignent-ils.
 
 

L'utilisation des produits phytosanitaires

Les auteurs préconisent en outre d'être "intransigeant dans l'imposition d'une clause sur les règles d'origine dans les accords internationaux et dans son application", alors que les industriels redoutent que les contingents fixés soient "détournés" via des pays tiers. Les quotas de production et les prix garantis en place depuis 1968 pour le sucre européen seront levés le 1er octobre 2017, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités d'exportations pour les producteurs européens, mais exposant davantage les sucriers aux fluctuations internationales.

Par ailleurs, le rapport plaide pour "ne pas envisager d'interdire l'usage des néonicotinoïdes" dans les cultures sucrières, ces produits phytosanitaires controversés étant utilisés en enrobage sur les semences de betterave en prévention de la jaunisse transmise par certains insectes, et ce jusqu'à ce "qu'une alternative technique fiable soit mise au point".