Une courte majorité des élus du Congrès de Nouvelle-Calédonie s'est prononcée mercredi en faveur de l'exportation de minerai de nickel en Chine, à l'origine d'un long conflit social en août.
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27 élus sur 54 ont estimé que le schéma minier voté en 2009 n'interdisait pas l'ouverture d'un nouveau canal d'exportation vers la Chine, en plus des clients traditionnels que sont le Japon, l'Australie et la Corée du Sud. En revanche, 25 élus se sont fermement opposés à ce nouveau marché tandis que deux se sont abstenus. L'avis du Congrès de Nouvelle-Calédonie est consultatif car les autorisations d'exportation de minerai sont en dernier lieu du ressort du gouvernement collégial.
Une fracture politique
Ce vote a mis en lumière une nette fracture au sein des deux grandes familles politiques de l'archipel, avec d'un côté le parti Les Républicains et l'Union Calédonienne (UC, indépendantiste) et de l'autre Calédonie Ensemble (centre droit, proche UDI) et le Palika (indépendantiste).
"Si on interdit d'exporter vers la Chine, on prend un vrai risque (...) de faire s'écrouler un pan entier de notre économie minière", a déclaré Grégoire Bernut, président du groupe LR, jugeant indispensable "de soutenir l'activité économique dans un contexte de crise". Pour compenser la baisse des volumes sur l'Australie, les mineurs privés et les rouleurs, qui descendent le minerai du massif au bord de mer, veulent vendre du minerai à basse teneur (1,65%) aux Chinois.
De son côté, Philippe Michel (Calédonie Ensemble), président de la province Sud, a estimé qu'il serait contre-productif de vendre à la Chine, dont la production de "pig iron", obtenue avec du minerai à basse teneur, et l'importance des stocks, participent à la chute des prix.