L’œuvre du peintre cubain Wifredo Lam, grand ami de Césaire, exposée au Centre Pompidou

Wifredo Lam (à gauche) et Aimé Césaire en 1968 au Congrès culturel de La Havane
Jusqu’au 16 février 2016, le Centre Pompidou à Paris présente une rétrospective du peintre et plasticien cubain Wifredo Lam (1902 – 1982). Ce dernier fut un grand ami de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, qui écrivit notamment des textes sur son œuvre. 
Le peintre cubain Wifredo Lam est à l’honneur au Centre Pompidou, du 30 septembre 2015 au 16 février 2016. C’est en effet près de 300 œuvres (peintures, dessins, gravures, céramiques), plus un grand nombre d’archives (documents et photographies), que le public pourra voir durant la durée de l’exposition. L’événement explore la genèse de l’œuvre et les diverses évolutions d’un processus créatif allant de Cuba, à l’Espagne, la France et les Caraïbes.
 
Wifredo Lam est né en 1902 à Sagua la Grande, à Cuba, d’un père chinois originaire de Canton et d’une mère mulâtresse. Après le déménagement de sa famille à La Havane, Lam s’inscrit dans une école de peinture puis obtient une bourse d’études pour l’Espagne en 1923. Il y reste 14 ans, où il étudie l’art moderne tout en s’intéressant aux débats politiques. En 1936, il rejoint les Forces républicaines contre le général Franco. Deux ans plus tard, il est obligé de fuir la péninsule ibérique pour Paris.
 

Poèmes pour une série de tableaux 

Là, il y rencontre des peintres et écrivains comme Picasso, Braque, Matisse, Miró, Léger, Eluard et Leiris, entre autres. Au début de la Seconde guerre mondiale, il s’installe à Marseille avec un groupe d’intellectuels regroupés autour du poète André Breton. En mars 1941, Wifredo Lam et ses compagnons quittent Marseille pour les Etats-Unis pour fuir le nazisme. Lors de l’escale de leur navire à la Martinique, les voyageurs sont consignés sur l’île durant un mois, dans la commune des Trois-Ilets, par les représentants des autorités de Vichy.
 
C’est à la Martinique que l’artiste cubain fait la rencontre d’Aimé Césaire. Lam lit le « Cahier d’un retour au pays natal » du poète, publié en 1939, qu’il découvre et dont il fait l’éloge en même temps qu’André Breton. L’œuvre de Césaire et les paysages de la Martinique seront une source d’inspiration pour plusieurs travaux du peintre. Après que Lam ait regagné Cuba, les deux hommes resteront profondément liés. Au début des années quatre-vingt, peu avant la mort de Wifredo Lam, celui-ci demandera à Césaire d’écrire des poèmes pour une série de ses tableaux. Ces textes seront publiés dans le dernier recueil d’Aimé Césaire intitulé « Moi, laminaire » (éditions du Seuil, 1982).