"Je veux rentrer en Guadeloupe"
"Ce que je veux, c'est rentrer en Guadeloupe", explique le détenu, derrière la vitre ultra-sécurisée du box des accusés, entouré de trois policiers. Dès son arrivée, la présidente du tribunal autorise les forces de l'ordre à lui retirer ses menottes. "J'ai fait cette prise d'otage car je n'avais pas le choix", commence le détenu guadeloupéen. A la présidente du tribunal, il explique être victime de violences et de racisme dans les nombreuses prisons de métropole où il est incarcéré."Mme, comment je dois réagir quand un surveillant me traite de sale nègre?" demande agité et tremblant F.Boromée à la présidente du tribunal
— La1ere.fr (@la1ere) 16 Octobre 2015
Une interdiction de séjour
Ses mains tremblent, les mots se bousculent dans sa bouche, il bégaie mais n'a de cesse de le répéter : "Je suis Guadeloupéen, je ne suis pas parisien, je veux rentrer chez moi". La présidente du tribunal lui oppose alors "une réalité du dossier : votre interdiction de séjour en Guadeloupe n'est pas expirée" (elle le sera en mai 2016, ndlr).
10 ans de prison requis
"Nous ne sommes pas ici pour faire le procès de l'administration pénitentiaire", expliquera un peu plus tard la procureure. Agité, Fabrice Boromée écoute le réquisitoire et n'hésite pas à l'interrompre à plusieurs reprises en criant dans le box. "Et si vous étiez envoyée en prison en Guadeloupe, Madame, loin de votre famille, quelle serait votre réaction ?" lui lance-t-il. La magistrate réclame contre lui dix années de prison. Victime de la prise d'otage le 9 septembre dernier, le directeur adjoint de la prison n'assiste pas au procès, il ne s'est pas porté partie civile. Vient ensuite la plaidoirie de Me Benoit David, l'avocat du détenu. "Fabrice Boromée porte un combat pour tous les prisonniers ultramarins qui sont déportés en métropole", lance-t-il avant d'expliquer :
"Lors de la prise d'otage de Vendin-le-Vieil, F.Boromée a pété les plombs, il ne supporte plus l'isolement" dit son avocat Me B.David
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La réaction du condamné
A l'énoncé de la peine, huit ans de prison, Fabrice Boromée lance à la présidente du tribunal :Madame, vous m'avez condamné à mort. Bonne fin de journée à vous"
Toutes peines confondues, Fabrice Boromée doit désormais purger une peine de 36 ans de détention. A l'issue de l'audience, Me Benoit David a annoncé son intention de faire appel de cette condamnation.
"Cette peine est démesurée, nous ferons appel" annonce l'avocat de F.Boromée pic.twitter.com/j4gtKDRpVu
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