Grandes manœuvres autour du nickel de Glencore

Vue de l’usine de nickel calédonienne du Nord, propriété à 49 % de Glencore.
Selon la lettre d’information stratégique Intelligence Online, une bataille féroce se déroule dans l’ombre. Objectif, prendre le contrôle du nickel de Glencore. La multinationale anglo-suisse possède 49 % de l’usine du Koniambo en Nouvelle-Calédonie. Et ses pertes sont énormes.
Le Kosovo et la Macédoine constituent la zone grise du nickel européen. Sur place, on trouve d’antiques usines métallurgiques et des mines, propriétés d’intérêts croisés ou concurrents. Un milliardaire kazakh, un milliardaire israélien, des entremetteurs grecs qui tous rêvent d’élargir leur empire du nickel sur les décombres de Glencore.
 

Milliardaires sulfureux 

Au terme d’une longue enquête, l’article de la lettre d’information payante Intelligence Online, que La1ere.fr a pu consulter, éclaire d’un jour nouveau les grandes manœuvres menées par ces acteurs inconnus du grand public, mais pas des industriels ou des spécialistes de l’intelligence économique. Selon Intelligence Online, « Glencore s’est séparé discrètement de plusieurs de ses mines de nickel » et ce n’est qu’un début. Le groupe a vendu ses participations en Côte d’Ivoire et en République dominicaine « à une mystérieuse société, American Nickel ».

Les milliardaires à la réputation sulfureuse qui dirigent American Nickel, mais aussi Global Special Opportunities ou encore Fairwind Assets et sa filiale NewCo Ferronickeli sont à l’affût. Ils peuvent mobiliser les milliards de dollars nécessaires à la reprise des actifs de Glencore. Comme le révèle l’enquête minutieuse d’Intelligence Online, les mêmes personnages ou leurs associés sont présents dans le holding Cunico Ressources à travers des sociétés écrans qui contrôlent déjà les usines de nickel du Kosovo et de Macédoine. Tous comptent bien profiter de la situation fragile de Glencore pour étendre leur empire minier. Le producteur grec Larco est également dans le collimateur, car ses mines du nord de la Grèce sont riches en minerai et proche des usines du Kosovo et de Macédoine. Le prochain objectif serait la Nouvelle-Calédonie et la grande usine de nickel du Koniambo.
 

L’usine calédonienne du Nord prochaine cible

Pour Intelligence Online il ne fait guère de doute que l’usine calédonienne du nord, Koniambo Nickel, sera l’une des prochaines cibles de ces milliardaires, dont les fortunes sont fondées sur l'appropriation mondiale des matières premières. Des financiers, des spéculateurs, des stratèges qui cherchent à s’approprier les actifs de Glencore et peuvent y mettre le prix. Un avis partagé par un expert en intelligence économique et plusieurs industriels : « Après l’usine de République dominicaine, la prochaine étape sera KNS. Glencore n’a que 49 % de l’usine du Nord, mais toute la dette qui est énorme. Il leur faudrait investir plusieurs milliards supplémentaires pour qu’elle fonctionne et ils ne les ont pas. Donc ils vont vendre. »
 
Qui veut prendre le contrôle de KNS ? Milliardaires des commodities (matières premières) ou multinationale australienne ? A moins qu'un investisseur chinois... Quoi qu'il en soit, l’étau se resserre autour du grand projet industriel des indépendantistes calédoniens. Contactée par La1ere.fr, la direction de Glencore n’a pas répondu à notre sollicitation.