Nuit d’orgie à Saint-Pierre... Non, ce n’est pas un fait divers salace, mais le premier titre d’une nouvelle collection érotique lancée par l’éditeur Caraïbéditions. L’ouvrage fut publié à la fin du XIXe siècle en Martinique par un mystérieux Effe Géache. Précisions.
L’éditeur Caraïbéditions a choisi de lancer sa nouvelle collection érotique avec la réédition d’un roman publié vers 1892 et consacré aux mœurs dissolus de la ville de Saint-Pierre en Martinique. Intitulé « Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique », l’ouvrage a été écrit par un mystérieux Effe Géache (transcription sans doute des initiales F.G.H.) dont personne n’a jamais retrouvé la trace.
Selon l’écrivain martiniquais Raphaël Confiant qui a ajouté une remarquable préface au roman, il est probable que « l’auteur appartenait à l’élite cultivée blanche créole ou peut-être, mais c’est moins sûr, à la classe mulâtre en pleine ascension en cette fin du XIXe siècle ». L’histoire se situe dans le Saint-Pierre de l’époque, capitale de la Martinique coloniale, que l’on appelait aussi « Paris des Antilles », « Venise tropicale », « Sodome américain », rappelle Confiant, bref une cité véhiculant une sulfureuse réputation de libertinage et de luxure avant qu’elle ne soit réduite en cendres lors de l’éruption volcanique de la Montagne Pelée en 1902.
Effe Géache était vraisemblablement de Saint-Pierre ou y avait longuement vécu, si l’on en croit les descriptions du livre. Un texte dont les scènes osées et très explicites, fourmillant de précisions anatomiques et de détails libidineux, font parfois penser à un marquis de Sade. Avec la différence du contexte, profondément enraciné dans la culture martiniquaise, et de l’utilisation abondante de mots et d’expressions créoles, suivies de leur traduction en français. A la fin du roman, « quiouquioute », « patate », « patate lombrage », « papalame », « bonda », « cal », « lolo » et autres « mèches » n’auront plus de secrets pour le lecteur non créolophone.
Et comme le dit Effe Géache lui-même dans son avant-propos : « Cet ouvrage appartient aux mœurs créoles dépravées et est écrit avec beaucoup de soin et d’élégance ».
Les directrices de ces petites hôtelleries complètes étaient des femmes qui avaient mené une vie pleine de travers et des plus malicieuses. La plupart d’entre elles, dépucelées à quatorze ou quinze ans, dans toute la fleur de leur beauté, dans tout l’épanouissement de leurs charmes tentants, par des chevaliers d’aventure, avaient été abandonnées ensuite à la seule ressource que leur procurait leur petit trou. Ayant épluché plus ou moins certains maquereaux qui ont eu l’esprit assez naïf pour se laisser prendre à leurs filets, elles ont ramassé, gourde par gourde, les sommes avec lesquelles elles ont acheté dans les enchères publiques les vieux meubles qui garnissent si à propos leurs chambrettes vermoulues. Hypocrites, flatteuses, câlines et mignardes, elles ont une conscience aussi noire que le méritent de vraies servantes de Belzébuth. »
« Comme je serais heureuse si vous me faisiez l’honneur d’être votre femme !
Je souris à sa méprise, car, la malheureuse, elle ne se doutait pas un instant que ma passion pour elle n’était qu’éphémère, comme je n’étais aussi que de passage dans son bourg. Je lui dis :
- Pour me prouver ta bonne volonté à me plaire, reprenons, je t’en prie, notre petite course.
Alors je lui donnais un petit papalame (cunnilingus) et en même temps, de la main droite, je lui gamahuchais le cul. Cette fois, je m’étais placé de façon qu’elle suçât mon lolo. Elle comprimait ses lèvres comme l’orifice d’un cul et, par des tours de reins que je me donnais, je m’imaginais l’enculer. »
Selon l’écrivain martiniquais Raphaël Confiant qui a ajouté une remarquable préface au roman, il est probable que « l’auteur appartenait à l’élite cultivée blanche créole ou peut-être, mais c’est moins sûr, à la classe mulâtre en pleine ascension en cette fin du XIXe siècle ». L’histoire se situe dans le Saint-Pierre de l’époque, capitale de la Martinique coloniale, que l’on appelait aussi « Paris des Antilles », « Venise tropicale », « Sodome américain », rappelle Confiant, bref une cité véhiculant une sulfureuse réputation de libertinage et de luxure avant qu’elle ne soit réduite en cendres lors de l’éruption volcanique de la Montagne Pelée en 1902.
Cet ouvrage appartient aux mœurs créoles dépravées et est écrit avec beaucoup de soin et d’élégance » (Effe Géache)
Effe Géache était vraisemblablement de Saint-Pierre ou y avait longuement vécu, si l’on en croit les descriptions du livre. Un texte dont les scènes osées et très explicites, fourmillant de précisions anatomiques et de détails libidineux, font parfois penser à un marquis de Sade. Avec la différence du contexte, profondément enraciné dans la culture martiniquaise, et de l’utilisation abondante de mots et d’expressions créoles, suivies de leur traduction en français. A la fin du roman, « quiouquioute », « patate », « patate lombrage », « papalame », « bonda », « cal », « lolo » et autres « mèches » n’auront plus de secrets pour le lecteur non créolophone.
Et comme le dit Effe Géache lui-même dans son avant-propos : « Cet ouvrage appartient aux mœurs créoles dépravées et est écrit avec beaucoup de soin et d’élégance ».
Effe Géache, « Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique » - Caraïbéditions, septembre 2015, 143 pages.
Extraits
« Les étrangers qui arrivaient à Saint-Pierre des îles voisines hantaient seuls impunément les lieux, où une fièvre de vices, de débauches régnait en souveraine. On leur procurait depuis le petit pain fendu posé sur la nappe cirée de la veille table commune, jusqu’au lit molletonné et aux femmes aux voluptés ardentes.Les directrices de ces petites hôtelleries complètes étaient des femmes qui avaient mené une vie pleine de travers et des plus malicieuses. La plupart d’entre elles, dépucelées à quatorze ou quinze ans, dans toute la fleur de leur beauté, dans tout l’épanouissement de leurs charmes tentants, par des chevaliers d’aventure, avaient été abandonnées ensuite à la seule ressource que leur procurait leur petit trou. Ayant épluché plus ou moins certains maquereaux qui ont eu l’esprit assez naïf pour se laisser prendre à leurs filets, elles ont ramassé, gourde par gourde, les sommes avec lesquelles elles ont acheté dans les enchères publiques les vieux meubles qui garnissent si à propos leurs chambrettes vermoulues. Hypocrites, flatteuses, câlines et mignardes, elles ont une conscience aussi noire que le méritent de vraies servantes de Belzébuth. »
« Comme je serais heureuse si vous me faisiez l’honneur d’être votre femme !
Je souris à sa méprise, car, la malheureuse, elle ne se doutait pas un instant que ma passion pour elle n’était qu’éphémère, comme je n’étais aussi que de passage dans son bourg. Je lui dis :
- Pour me prouver ta bonne volonté à me plaire, reprenons, je t’en prie, notre petite course.
Alors je lui donnais un petit papalame (cunnilingus) et en même temps, de la main droite, je lui gamahuchais le cul. Cette fois, je m’étais placé de façon qu’elle suçât mon lolo. Elle comprimait ses lèvres comme l’orifice d’un cul et, par des tours de reins que je me donnais, je m’imaginais l’enculer. »