Depuis deux ans, Line Legrand, 47 ans, dénonce les injustices et les discriminations qu'elle subit. Venue à Paris pour une opération des yeux, elle est aujourd'hui sans domicile fixe, amputée d'une jambe et sans argent. Elle estime que la France lui doit réparation.
Lorsqu'on évoque Line Legrand auprès du personnel médical du centre de rééducation fonctionnelle des Yvelines, on ressent d'abord une gène contenue puis, après quelques minutes, les langues commencent à se délier doucement "une femme dont la voix porte haut, étrangères aux règles internes de l'établissement et dotée d'un caractère très fort".
Ici, les patients viennent pour tenter de retrouver un peu d'autonomie après une amputation mais pour Line Legrand "son" combat est ailleurs. Son énergie, sa "rage", sa "haine" sont entièrement concentrées sur "l'administration" dont elle estime qu'elle a fait d'elle une personne handicapée.
Cet été, Line est allée dénoncer l'injustice dont elle se dit victime devant l'Assemblée Nationale en commençant une grève de la faim. Emus par sa situation, le Député de Guyane, Gabriel Serville intervient auprès de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville. Elle est reconnue comme handicapée à 80% et finit par toucher une aide mensuelle avec effet rétroactif."On lui propose également un accueil provisoire dans un logement pour personnes handicapées en attendant un logement social" nous indique Thibault Lechat-Vega, l'attaché parlementaire du député de Guyane. Obstinée dans sa quête de justice, Line refuse. Ce qu'elle veut c'est un logement social à Paris:
Line Legrand estime que la France lui est redevable et elle ne "lâchera pas." Murée dans un combat qu'elle estime plus que légitime, Line commence pourtant à lasser ses plus fervents défenseurs "Comment faire quand elle envoie bouler tout le monde" ajoute Thibault Lechat-Vega.
Un retour dans la rue semble aujourd'hui la seule perspective. Elle s'y prépare comme une sorte de défi qu'elle conjugue à la troisième personne "Line s'est adaptée à la rue. Line ne veut pas la rue, Line refuse la rue mais Line continuera à se battre. Il est hors de question que Line Legrand lâche quoique ce soit." Une revendication qu'elle promet d'aller porter à présent, non plus devant l'Assemblée Nationale mais devant l'Elysée."
Bonus: le reportage de Pierre Lacombe et Olivier Duflo
Ici, les patients viennent pour tenter de retrouver un peu d'autonomie après une amputation mais pour Line Legrand "son" combat est ailleurs. Son énergie, sa "rage", sa "haine" sont entièrement concentrées sur "l'administration" dont elle estime qu'elle a fait d'elle une personne handicapée.
Le Régime Social des Indépendants ne la prend pas complètement en charge
L'histoire de Line commence au mois d'octobre 2013. Un plateau technique médical défaillant à Cayenne l'oblige à venir à Paris pour y subir une opération des yeux. Mais cette intervention qui devait la tenir éloignée de chez elle quelques jours, quelques semaines tout au plus, à finalement duré plusieurs mois. Sans famille en métropole, Line met toutes ses économies dans la location d'une chambre d'hôtel et, les jours passants, son pécule finit par fondre comme neige au soleil. Une situation d'autant plus difficile que le Régime Social des Indépendants, dont elle dépend, ne l'a prend pas en charge. Un dysfonctionnement aujourd'hui reconnu mais qui ne lui laisse, à l'époque, d'autre choix que de survivre dans la rue, le froid et la solitude. Diabétique depuis 1989, sa santé se dégrade jusqu'à l'irrémédiable. Elle est amputée de la jambe droite et son pied droit est nécrosé.
"Aujourd'hui, je ne décide rien, on me trimballe, je demande juste à reprendre ma vie"
Cet été, Line est allée dénoncer l'injustice dont elle se dit victime devant l'Assemblée Nationale en commençant une grève de la faim. Emus par sa situation, le Député de Guyane, Gabriel Serville intervient auprès de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville. Elle est reconnue comme handicapée à 80% et finit par toucher une aide mensuelle avec effet rétroactif."On lui propose également un accueil provisoire dans un logement pour personnes handicapées en attendant un logement social" nous indique Thibault Lechat-Vega, l'attaché parlementaire du député de Guyane. Obstinée dans sa quête de justice, Line refuse. Ce qu'elle veut c'est un logement social à Paris:"moi je veux mon chez moi, je ne veux pas déposer les clés en sortant et rendre des comptes. Un foyer ne me convient plus. Je veux aller et venir comme bon me semble".
Line Legrand estime que la France lui est redevable et elle ne "lâchera pas." Murée dans un combat qu'elle estime plus que légitime, Line commence pourtant à lasser ses plus fervents défenseurs "Comment faire quand elle envoie bouler tout le monde" ajoute Thibault Lechat-Vega.
Pas question de revenir en Guyane
A la fin du mois, Line Legrand devra quitter l'établissement dans lequel elle est censée faire sa rééducation "il n'y plus de nécessité médicale" indique l'administration médicale. Mais pour elle, pas question de rentrer en Guyane "Ma vie est désormais ici, à Paris, "je n'ai plus rien à voir avec la Guyane même si ça mon pays et que j'y reviendrai. Et d'ajouter "C'est sur que pour me payer le billet d'avion, à 2000 euros s'il le faut, et me renvoyer à Cayenne, là, il n'y a pas de problème. Ce n'est pas ma volonté, j'ai pas fini mon circuit médical."Un retour dans la rue semble aujourd'hui la seule perspective. Elle s'y prépare comme une sorte de défi qu'elle conjugue à la troisième personne "Line s'est adaptée à la rue. Line ne veut pas la rue, Line refuse la rue mais Line continuera à se battre. Il est hors de question que Line Legrand lâche quoique ce soit." Une revendication qu'elle promet d'aller porter à présent, non plus devant l'Assemblée Nationale mais devant l'Elysée."
Bonus: le reportage de Pierre Lacombe et Olivier Duflo
Depuis deux ans, Line Legrand, 47 ans, dénonce les injustices et les discriminations qu'elle subit. Venue à Paris pour une opération des yeux, elle est aujourd'hui sans domicile fixe, amputée d'une jambe et sans argent. Elle estime que la France lui doit réparation.