"Air cocaïne" : les deux pilotes ont transité par Saint-Martin et la Martinique

Les deux pilotes d'avion français, condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne, ont fui ce pays des Caraïbes. Ils sont rentrés en France en transitant par Saint-Martin et la Martinique d'où ils ont embarqué sur un vol pour Paris.
Les deux hommes, Pascal Fauret et Bruno Odos, ont fui la République dominicaine par bateau pour rejoindre l'île antillaise franco-néerlandaise de Saint-Martin avant de rejoindre par avion la Martinique d'où ils ont gagné, toujours par avion, la métropole, selon cette source.


De la République Dominicaine à Paris 


Interdiction de quitter la République Dominicaine

Les pilotes sont désormais auprès de leur famille "dans la région lyonnaise et autour", déclare leur avocat. Avec eux, deux autres Français avaient été condamnés le 14 août à la même peine par le tribunal de Saint-Domingue, le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany, restés en République Dominicaine, ainsi que quatre Dominicains qui ont, eux, écopé de cinq à dix ans de prison.

Les quatre Français, qui ont effectué 15 mois de détention provisoire dans un quartier de haute sécurité, avaient comparu libres à leur procès. Ils avaient ensuite été remis en liberté dans l'attente de l'examen de leur appel, mais avaient toutefois interdiction de quitter la République dominicaine. L'affaire remonte à la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les États-Unis, avait intercepté sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord.

En prenant la fuite, les deux pilotes laissent derrière eux deux autres Français

Alain Castany, inscrit sur le plan de vol comme membre de l'équipage

Alain Castany et Nicolas Pisapia pourraient faire les frais de la fuite des deux pilotes. Tous deux ont également été condamnés à vingt ans de prison et laissés libres sous contrôle judiciaire, dans l'attente d'un procès en appel. Ils pourraient être très rapidement réincarcérés et subir l'exaspération des autorités locales face à État étranger, la France, qui s'immisce dans leur propre souveraineté.

Dans un communiqué  Karim Beylouni, l'avocat à Paris d'Alain Castany, n'hésite pas à parler "d'abandon". "Le choix délibéré fait par Bruno Odos et Pascal Fauret de fuir la République dominicaine suscite une vive inquiétude quant au sort d'Alain Castany, membre de l'équipage du Falcon resté à Saint-Domingue et dont Pascal Fauret était le commandant et le responsable", écrit-il. Ajoutant "Ce départ précipité fait planer sur Alain Castany la menace d'un nouveau placement en détention provisoire ou, à tout le moins, d'un durcissement des mesures coercitives le visant"

D’autant que son  état de santé est jugé grave, après avoir été fauché par une moto. Il risque d'être amputé. Une demande de  rapatriement a été demandée mais "compte tenu de ce qui s'est passé, la position des autorités dominicaines risque de se durcir. Nous allons continuer à œuvrer pour trouver une solution".