La Guyane vue par Christophe Gin, prix Carmignac du photojournalisme

Le pont de Saint-Georges de l'Oyapock, qui relie la Guyane et le Brésil, photographié en avril 2015.
Durant plusieurs mois, le photographe Christophe Gin a parcouru les frontières et les villages amérindiens les plus reculés de Guyane. Il en est revenu avec un grand reportage qui lui vaut aujourd’hui d’être le lauréat du prix Carmignac du photojournalisme. 
L’expo-photo de Christophe Gin sera ouverte au public du 5 novembre au 5 décembre dans la belle Chapelle des Beaux-Arts de Paris. L’intimisme et la solennité du lieu, agrémenté de fresques et de tableaux, se prêtent parfaitement à l’atmosphère dégagée par les photographies de l’artiste. Des œuvres, d’ailleurs, qui dans leur élaboration ressemblent souvent à des peintures ou des dessins de maître.
 
Les images, une sélection de 35 photographies de grand format, ont été prises au fin fond de la Guyane, dans des endroits où l’on imagine des explorateurs et ces fameux "garimpeiros", ces chercheurs d’or clandestins. Et les photos dégagent ce parfum de voyage et d’aventure, de terre chaude et de roulis de fleuve, des impressions renforcées par la force et la densité du noir et blanc utilisé, qui donnent toute sa profondeur à l’œuvre.
 

Un univers presque mystique

L’exposition est intitulée « Colonie », un rappel de l’ancien statut de la Guyane et une référence au fait que l’intérieur de cette région, constitué de certaines « zones de non droit de la République » selon Christophe Gin, est « une colonie dans l’ex-colonie ». C’est dans ce territoire qui est aussi « un des derniers espaces de liberté » que le photographe a choisi de passer cinq mois, de décembre 2014 à mars 2015.
 
Résultat, des images prises dans l’intérieur guyanais du côté de Camopi, Albina, Saint-Elie, Régina, Saint-Georges de l’Oyapock, etc. où l’on croise des Amérindiens, des militaires français, des gens du fleuve, dans leur vie quotidienne et leur habitat. Il y a aussi la puissance des cours d’eau, la magie et le mystère de la forêt amazonienne. Un univers tellurique et presque mystique qui nous donne à voir l’homme dans la force presque surnaturelle de son environnement. 
 
Signalons que chaque photo est accompagnée d’un texte de présentation, ce qui permet de contextualiser l’image. L’artiste donne des précisions particulièrement utiles sur les régions de Guyane qu’il explore, en fournissant l’arrière-plan historique et socioculturel indispensable à la compréhension de son travail. Une expo à ne pas manquer.


VOIR ICI le site Internet de Christophe Gin
 

Infos pratiques

 
Exposition « Colonie », de Christophe Gin
Chapelle des Beaux-Arts de Paris
14, rue Bonaparte - 75006 Paris
 
Du 5 novembre au 5 décembre 2015
Du lundi au samedi de 11h à 19h
Ouverture exceptionnelle le dimanche 15 novembre dans le cadre de la semaine de la photographie à Paris.
Entrée libre