Disparition d'Olivier Robert, journaliste à France Ô / Outre-mer 1ère

C'est la tristesse à Outre-mer 1ère / France Ô. Notre ami et collègue Olivier Robert, journaliste depuis 25 ans à la rédaction parisienne du réseau, est décédé il y a quelques jours. Hommage.  
Olivier c’est l’éclaireur. Celui qui allume la lumière à la rédaction. Il est là à la première heure. Quand les autres journalistes arrivent, il a déjà eu les rédactions du Pacifique au bout du fil.

Rédacteur en chef, homme orchestre des échanges avec l’Outre-mer et avec le groupe France Télévisions, il prend son travail tellement à cœur qu’il en est stressé et parfois stressant. Perfectionniste, Olivier refuse tous les anglicismes, il n’envoie pas de « mails » mais des « courriels ».

Une arrivée en 1990

Il arrive à RFO Bourdan, en 1990 un jour d’été, en provenance du  quotidien  Le Matin de Paris qui vient de fermer… Auparavant il a travaillé à la prestigieuse agence américaine Associated Press. Il raconte, le regard pétillant et le sourire en coin, l’un de ses premiers souvenirs de journaliste : sa rencontre avec Gina Lollobrigida tout de rouge vêtue.
 
A RFO, il devient chef du service politique. Très génération Mitterrand, dans le style, avec son imper et son écharpe. De sa voix grave, il donne de la chaleur aux petites phrases politiques des élus d’outre-mer recueillies à l’Assemblée nationale dans la salle des quatre colonnes. Sa passion pour son métier de journaliste, il prend aussi plaisir à la transmettre. Il prête toujours une grande attention aux jeunes stagiaires de la rédaction qu’il accueille  avec humour et bienveillance.
Regardez cet extrait d'une émission du début des années 90 :
C'est la tristesse à Outre-mer 1ère / France Ô : notre ami et collègue Olivier Robert, journaliste depuis 25 ans à la rédaction parisienne du réseau est décédé il y a quelques jours. Extrait d'une émission du début des années 90.

La photo pour passion

Mordu de Photo, une collection d’appareils  sur ses étagères, il ne jure que par Leica, pas snob juste passionné. De l’argentique au numérique, il n’a pas fait sa révolution.
 

Olivier des villes… Olivier des champs !

L'homme affectionne la vie artistique de la capitale - il visite la plupart des expositions, il dévore la toile… cinématographique, il adore la musique (classique, Mozart, Beethoven, Wagner ou rock, Rolling Stones et Pink Floyd, mais surtout pas le rap …), il lit à tout va.
 
Olivier aime tout autant se ressourcer dans la nature, en bord de mer comme à la montagne, hiver comme été. Il aime randonner, observer les paysages, les graver sur pellicule. De même, il aime la vitesse tout en en redoutant les effets : celle sur les skis comme celle au volant de bolides qu'il aurait tant aimé posséder dans son garage.
 
Olivier qui nous raconte ses voyages : la Polynésie, le Québec, la Thaïlande,  Venise, la Toscane, Londres.
 

Olivier public… Olivier privé…

Exigeant et parfois maladroit au travail, Olivier est d'une générosité débordante à l'extérieur de l'entreprise. Il aime particulièrement cuisiner de bons, que dis-je, de TRES bons plats (ah, ses coquilles Saint-Jacques !...) pour ses amis, pour sa famille.
 
Esthète dans l’âme, il connaît les 17 régions viticoles de France, avec un faible pour les bourgognes et des rêves de Romané Conti. La vente de la plus chère bouteille de l’année, un Romané d’Henri Jager adjugé  plus de 14 000 euros (devant un Pétrus) le laisse pantois.  Ces nouvelles-là le réjouissent.
Le canard au sang – autrement appelé canard à la presse- dégusté à  la Tour d’Argent éveille toujours ses papilles, il en partage avec humour le souvenir à la cantine de Malakoff, « L’Agapanthe », comme il l’appelle.
 
Ce goût immodéré des bonnes choses… celles qui finissent parfois par faire payer la note à un corps qui ne cessait d'en redemander.
 

Il avait frôlé la mort

Olivier restera aussi l'homme qui avait déjà entre-aperçu l'après…, cet inconnu dont tout un chacun sait qu'il l'attend un jour ! Revenu d'un long coma artificiel, Olivier avait eu du mal, au départ, à accepter qu'il avait frôlé la mort, qu'il avait décidé de rester du côté de la vie. Les années passant, il a fini par non seulement l'accepter… Mieux, en faire une force et célébrer la vie ! Et toutes celles et ceux qui ont partagé son chemin n'imaginaient plus une seconde qu'il était toujours… mortel.
 
Ce 2 novembre, jour de commémoration et de communion avec les morts, Olivier est venu nous rappeler à sa manière que chaque instant de vie compte et qu'il faut en profiter !
 
Demain lorsque nous arriverons à la rédaction, la lumière ne sera pas encore allumée.