Un vol Paris-Nouméa qui passe mal à la CFDT

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
L'hebdomadaire satirique le Canard enchaîné accuse le numéro un de la CFDT d'avoir demandé un surclassement en première classe lors d'un vol reliant la Nouvelle-Calédonie à Paris. Ce dernier se défend et parle d'un problème de "surbooking".
Un vol aller-retour Paris Nouméa effectué en partie en classe Première pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, voilà de quoi hérisser les plumes du Canard Enchaîné. "Pendant que le syndicat de base négociait pied à pied une réduction du nombre de suppressions d'emplois (…) Laurent Berger présentait, lui une revendication d'une autre nature: un surclassement de son vol pour la Nouvelle-Calédonie", écrit l'hebdomadaire.
 
 

12 000 euros l'aller-retour

Une différence de traitement qui a un prix, en théorie: un vol coûte environ 2 800 euros en classe économique, 6 500 euros en classe affaires et près de 12 000 euros en classe La Première.  
Selon le Canard enchaîné, c'est une intervention du PDG d'Air France, Alexandre de Juniac qui a permis au leader syndical de voyager en classe La Première. Une faveur que le journal relie à la présence de Laurent Berger à une table ronde en janvier 2015 aux cotés du patron d'Air France.
 
 

Des informations "archi-fausses"

Sommé de se justifier, Laurent Berger avance une toute autre explication et évoque un problème de surbooking. Il a ainsi expliqué qu'à l'escale à Tokyo, sa carte avait "sonné rouge" a cause d'un problème de surbooking. "Au guichet la seule option proposée pour rejoindre Paris était le surclassement", a-t-il précisé, ajoutant n'avoir émis aucune demande en ce sens, et qualifiant les informations du Canard enchaîné "d'archi-fausses". "Il n'y a eu aucun surcoût pour la CFDT ou pour la compagnie", a-t-il ajouté.

Selon le Figaro qui a eu accès aux fichiers d'enregistrements des passagers, Laurent Berger a bien été surclassé mais uniquement parce qu'il était détenteur d'une carte Club 2000, "un cercle de voyageurs fréquents choyés par la compagnie".
La CFDT est l'un des rares syndicats à ne pas prendre part à l'intersyndicale dans le conflit d'Air France, et défend des positions régulièrement jugées trop favorables envers le patronat par ses détracteurs.