Elections en Haïti : vers un Parlement sans majorité

Affiches électorales pour la présidentielle dans les rues de Port-au-Prince, le 6 novembre 2015.
Aucune majorité claire ne se dessine au Parlement en Haïti, selon les résultats préliminaires des élections législatives du 25 octobre, publiés dans la nuit de samedi à dimanche et qui pointent un grand émiettement des forces en présence. 
Sur les 20 postes de sénateurs en jeu, au moins neuf partis différents sont en mesure d'avoir un ou plusieurs élus, indiquent ces résultats publiés par le Conseil électoral provisoire (CEP).
        
Le parti du pouvoir PHTK (Parti haïtien tet kale) peut prétendre obtenir entre deux et cinq représentants. Les deux principaux partis d'opposition, le KID (Comité pour l'unité démocratique en créole) et le parti Vérité (proche de l'ancien président René Préval), en auraient trois chacun.
        

Crise politique

La future chambre des députés s'annonce également très divisée. Les scrutins législatifs en Haïti se sont tenus les 9 août et 25 octobre avec plus de trois ans de retard sur le calendrier constitutionnel, en raison d'une crise politique entre le pouvoir exécutif dirigé par Michel Martelly et l'opposition. Faute d'élections, le Parlement haïtien a cessé de fonctionner le 12 janvier dernier.
 
Les deux journées de vote devaient permettre aux 5,8 millions d'électeurs de choisir deux tiers des sénateurs, soit 20 postes, et l'ensemble des 119 sièges parlementaires. Mais ce retour à l'ordre constitutionnel ne s'est pas déroulé dans le calme. En raison de violents incidents, le CEP a annulé le premier tour de l'élection des députés dans près d'un quart des circonscriptions, reportant ainsi le 2e tour au 27 décembre. La composition finale du Parlement haïtien ne sera donc connue qu'à la fin de l'année.
 

Mécontentement

Haïti fait également face à d'importantes difficultés pour l'élection de son futur président. Les résultats préliminaires du premier tour, dont le scrutin s'est déroulé le même jour que les législatives, publiés jeudi, placent le candidat du pouvoir Jovenel Moïse en tête avec plus de 32% des suffrages.
 
Une position largement contestée par l'opposition qui continue de manifester son mécontentement, par la voie légale mais aussi dans les rues des principales villes du pays. Le second tour de la présidentielle est prévu le 27 décembre.