Depuis janvier, les cours du nickel à la Bourse des Métaux de Londres ont baissé de 38 %. Ils sont au plus bas depuis près de 7 ans. Eramet, le groupe minier français a perdu 60 % de sa valeur. A Nouméa, tous les clignotants de son usine calédonienne de nickel sont au rouge.
Eramet au plus bas
Cette semaine, la nouvelle dégradation des cours du nickel a eu des conséquences immédiates pour les sociétés minières. Eramet s’est enfoncé dans une nouvelle séquence baissière sur les marchés financiers. Il faut remonter à 2003 pour trouver un contexte aussi mauvais. Eramet subit la pression qui s’exerce sur sa production de nickel en Nouvelle-Calédonie. Le groupe français assume les pertes de la SLN qui seraient de 250 millions d’euros en 2015. A la bourse, le titre Eramet est passé de 600 euros en 2008 à moins de 30 euros ce vendredi sur le marché parisien.
Le nickel repart à la baisse
Le ferroalliage de nickel produit en Nouvelle-Calédonie alimente notamment les centres métallurgiques de production d'acier inoxydable. Il aura donc suffi de nouvelles statistiques chinoises négatives pour que reprenne la chute des cours du métal. Les usines de "l'atelier du monde" ont produit moins d'inox que prévu, la demande en nickel s’en est ressenti.Au cours de leurs échanges cette semaine, les négociants (traders) de la Bourse des métaux de Londres ont répercuté cette situation particulièrement morose, dominée par les incertitudes pesant sur les importations asiatiques. Il en découle un renforcement de la tendance négative du nickel. Les commandes sont faibles et les stocks disponibles sont toujours importants. Selon l’analyste Triland Metals, 180 000 tonnes de nickel sont en attente de clients dans les entrepôts mondiaux du LME. Le nickel s'oriente vers les 9000 dollars la tonne.
Le "cours LME" fixe le prix quotidien du nickel qui sert de base à la production minière et métallurgique de la Nouvelle-Calédonie.
Reportage sur le marché du nickel à la Bourse des Métaux de Londres.