La maison de l’outre mer de Sarcelles recevait le député Serge Letchimy en marge d’un déplacement à Paris. A l’occasion de cette rencontre, le président sortant de la région Martinique a donné un petit cours d’éducation civique aux compatriotes de l’hexagone.
C’est davantage l’enfant du pays que le candidat à l’élection de la collectivité territoriale que l’assistance voulait entendre. Les informations ont beau circuler très rapidement avec internet ou le téléphone, elles sont toujours assez floues : Eric, charpentier couvreur du Bourget, est donc venu prendre les toutes dernières nouvelles du Pays. Et en attendant, c’est dans en créole des quartiers de fort de France, qu’il échange avec Marius, de Saint-Gratien et Jean Claude, de Montmagny.
Serge Letchimy arrive, salue la soixantaine de compatriotes présents "il faut que les Martiniquais d’ici et ceux de là bas travaillent ensemble… La distance va s’abolir". Pas un mot sur la campagne électorale qui agite le pays si ce n’est pour s’excuser devant des électeurs qui ne sont plus directement concernés puisqu’ils sont inscrits en métropole. Très vite, Serge Letchimy reprend son créole pour expliquer dans le détail la nouvelle collectivité et son fonctionnement: terminées la région et le département, place à une nouvelle gouvernance. Avec beaucoup plus de responsabilités que la somme de celles des deux autres : "Enfin on en aura fini avec les deux institutions qui se marchaient sur les pieds !"
Regardez le reportage de William Kromwel et Vincent Piffeteau :
Une évolution attendue
Bernadette qui a quitté le Carbet pour vivre à Gonesse n’est pas certaine d’avoir tout compris mais Serge, son mari de Volga Plage, attend avec gourmandise la mise en place de la nouvelle institution : "Notre pays est plein de richesses, mais il faut qu’on le développe nous même".
Edvard, de Sainte-Anne est aussi optimiste : "L’évolution doit aller dans le bon sens". Cela va clarifier les choses et éviter aux gens de voir leurs dossiers perdus entre la région et le département.
L’indépendance ne se pose plus
Jean Pierre, de Trénelle semble définitivement soulagé : "La Martinique c’est une petite île. On ne peut pas parler d’indépendance : on parle d’autonomie !". Mais pour Patrick, de Trénelle également, la Martinique a raté le coche. Elle est toujours "Dans son statut d’il y a 50 ans" et ça lui interdit de parler d’égal à égal avec ses voisins de la Caraïbe. Il ne rejoindra pas les autres convives qui prolongent la discussion alors que le député est reparti.