Attentats - Intervention du Raid à Saint-Denis, en région parisienne : deux morts et sept arrestations

Les policiers du Raid ont mené cette nuit une lourde intervention dans un appartement de Saint-Denis. Plusieurs terroristes présumés ont été tués, d'autres ont été arrêtés. 
Deux forcenés sont morts dont une femme qui s'est fait exploser, un suspect est encore retranché, selon des sources policières. Sept personnes ont été arrêtés et placés en garde à vue, selon une source judiciaire cité par l'AFP. Un homme disant avoir hébergé deux personnes "qui venaient de Belgique" dans l'appartement visé par l'assaut a été interpellé dans le centre-ville, complètement bouclé par les forces de l'ordre.
 
 

Une opération lancée dans la nuit

Au moins trois policiers ont également été blessés au cours de l'assaut. L'opération a été lancée vers 04H30 mercredi matin dans le centre de Saint-Denis par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et le Raid, a-t-on appris de sources proches de l'enquête et du parquet de Paris. 
 
La cible de cette vaste intervention est un appartement de Saint-Denis situé à l'angle de la rue de la République et de la rue Corbillon, à une vingtaine de minutes à pied du Stade de France, qui était l'une des cibles des attentats de vendredi.
 

Des habitants hébétés

Alexia, qui se trouvait à sa fenêtre, a entendu "des tirs à partir de 04H25, des +boum+ comme des grenades puis des rafales intermittentes", a-t-elle raconté.  "On se croirait en guerre", a témoigné Hayat, 26 ans, qui avait passé la nuit chez des amis, rue du Corbillon. "J'aurais jamais pensé que des terroristes puissent se cacher ici. J'aurai pu me prendre une balle."

"Les forces de l'ordre sont très tendues, sur le qui-vive", a raconté le maire Didier Paillard à l'AFP. "Un hélicoptère est au-dessus de la ville, les transports
en commun, le métro, le tramway, sont arrêtés".  Les écoles et collèges du centre-ville sont "fermés aujourd'hui", a annoncé la préfecture de Seine-Saint-Denis. Les habitants ont été priés de ne pas sortir de chez eux.
 

Le kamikaze au passeport syrien 

Selon une source policière, la cible de l'assaut est Abdelhamid Abaaoud, "cerveau" présumé des attentats de vendredi. Membre de l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué les pires attentats de l'histoire de France. Ce jihadiste belge de 28 ans, surnommé Abou Omar Soussi ou Abou Omar al-Baljiki, est recherché depuis janvier, soupçonné d'avoir également projeté des attentats en Belgique.

Salah Abdeslam, 26 ans, soupçonné d'avoir été l'un des tireurs qui ont mitraillé vendredi soir les terrasses de cafés et restaurants parisiens, avec son frère Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser, est aussi toujours activement recherché, notamment en Belgique, où les attaques ont été organisées selon les autorités.

Les enquêteurs disposent par ailleurs d'une vidéo accréditant l'existence d'un autre assaillant dans leur commando qui circulait à bord d'une Seat noire. Il pourrait être lui aussi en fuite. Deux complices présumés ont par ailleurs été arrêtés samedi dans le quartier bruxellois de Molenbeek, plaque tournante du jihadisme, et inculpés par la justice belge pour "attentat terroriste". Ces deux hommes, Mohammed Amri, 27 ans, et Hamza Attou, 20 ans, sont aussi soupçonnés d'avoir exfiltré Salah Abdeslam en Belgique après les tueries.
 
 

Trois équipes coordonnées

Les trois équipes coordonnées de jihadistes, qui ont fait 129 morts (dont 117 ont été identifiés) et 352 blessés (221 encore hospitalisés dont 57 en réanimation), auraient ainsi été composées de neuf hommes: trois kamikazes aux abords du Stade de France à Saint-Denis, trois autres dans la salle de spectacles du Bataclan et trois assaillants pour les terrasses de bars et restaurants à Paris.

Plusieurs kamikazes ont déjà été identifiés, tous français: Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), Bilal Hadfi (20 ans) et Brahim Abdeslam (31 ans). Mostefaï, Amimour et Hadfi se sont rendus en Syrie. C'est probablement le cas aussi des deux frères Abdeslam.

Les policiers ont aussi diffusé la photo d'un des kamikazes du Stade de France, dans le cadre d'un appel à témoins, pour obtenir des informations sur cet homme passé par la Grèce cet automne. On a retrouvé près de son cadavre un passeport syrien dont l'identité correspond à celle d'un soldat de Bachar al-Assad tué il y a plusieurs mois.
 
 
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